Young Sheldon, CBS

Young Sheldon, CBS

Publié le

Le succès de The Big Bang Theory a été tel que l’on imagine sans peine que CBS n’a pas eu besoin de beaucoup de temps pour valider le projet de faire une série dérivée. Comme son nom le suggère, Young Sheldon s’intéresse à l’enfance de Sheldon Cooper, le personnage principal de la sitcom d’origine. Derrière les manettes, on retrouve Chuck Lorre qui avait aussi créé la série originale, accompagné cette fois de Steven Molaro qui était impliqué dans sa production et son écrire. Même si Jim Parsons n’apparaît pas, on entend aussi sa voix dans chaque épisode puisque c’est lui le narrateur. Le résultat n’est pas qu’une manière d’exploiter le succès d’une sitcom, même s’il est préférable de connaître l’univers de The Big Bang Theory pour apprécier cette nouvelle création CBS. Néanmoins, cette préquelle trouve son rythme et parvient à créer de nouveaux personnages aussi attachants et drôles que son illustre inspiration. À condition de ne pas en attendre davantage qu’une série à l’ancienne, assez conservatrice tant sur la forme que le fond, c’est un divertissement fort sympathique.

J’étais même assez surpris de constater que Young Sheldon tenait la distance sur une si longue durée. Mis à part sur quelques épisodes un petit peu plus mous sur la sixième saison et la dernière diffusée lorsque j’écris ces lignes, j’ai trouvé la série plaisante et le scénario bien mené. On débute avec un Sheldon qui entre au lycée à neuf ans, déjà aussi brillant que pénible. Iain Armitage parvient dès le pilote à parfaitement reproduire ce que l’on pouvait imaginer pour un jeune génie insupportable, dans un foyer texan très moyen de la fin des années 1980. Le jeune acteur est impeccable dans toutes les saisons, même si malheureusement sa mue sur la fin éloigne sa voix de celle du Sheldon adulte. Malgré tout, le succès de la sitcom lui doit beaucoup, il est tête à claques à souhait et pile dans le bon ton. D’autres indices laissés dans la série principale sur sa famille se retrouvent ici, notamment sa mère ultra-pieuse qui est interprétée par Zoe Perry, fille dans la vraie vie de Laurie Metcalf qui interprétait la mère dans The Big Bang Theory. De quoi lui apporter une bonne dose de crédibilité initiale, les deux actrices se ressemblant évidemment, mais elle apporte aussi son grain de sable et parvient à offrir à ce personnage devenu principal toute l’épaisseur nécessaire. Même constat pour le père, le frère et la sœur ou encore la Meemaw, autant de personnages que l’on connaissait moins et qui débutent tous sur une caricature simpliste, mais qui grandissent au fil des saisons. La précédente sitcom portée par CBS parvenait déjà à faire évoluer ses personnages, les scénaristes n’ont manifestement pas perdu la main.

Young Sheldon souffre aussi des mêmes défauts, notamment un conservatisme qui ne se justifie pas seulement par le Texas d’il y a trente ans. Les thématiques choisies, l’uniformité raciale du casting, les tabous aussi sont autant de marqueurs d’une série qui essaie de ne froisser personne, mais qui peut souffrir d’un côté daté. Cela m’a gêné à quelques reprises, mais force est de constater que j’ai pris aussi beaucoup de plaisir à regarder la série, qui manie merveilleusement bien son humour. À défaut d’être originale, il faut bien reconnaître que cette sitcom est très efficace et je serai au rendez-vous pour les saisons suivantes.

Informations

Année : 2017 à 2022

  • Nationalité :
  • États-Unis
  • Genres :
  • Comédie
  • Familial

Durée : 127 épisodes de 22 minutes