Young Royals, Netflix (saison 3)
Après une première saison qui tenait quasiment du miracle, Young Royals m’avait un petit peu déçu avec une deuxième saison qui piétinait sur les hésitations du prince. À la fin de celle-ci toutefois, Wilhelm reconnaissait enfin publiquement son homosexualité et son amour pour Simon… de quoi anticiper la conclusion heureuse ? Pas si vite, semblent dire les scénaristes, qui partent au contraire sur une troisième — et dernière… 😿 — saison étonnamment sombre et bien éloignée de la trajectoire que j’envisageais. Une surprise qui a été plutôt bien gérée dans l’ensemble : rétrospectivement, je ne crois pas qu’il y avait meilleure trajectoire pour les deux personnages, mais arrêtez ici votre lecture si vous n’avez pas encore vu la saison et notamment la conclusion.
Maintenant que le prince héritier de la Suède peut vivre ouvertement son histoire d’amour avec un garçon, tout ne va pas pour le mieux du tout. L’histoire entre les deux lycéens est peut-être idyllique au départ, la réalité les rappelle vite à l’ordre. La reine entre dans une dépression si sévère qu’elle abandonne temporairement le trône et laisse même planer le doute sur sa capacité à régner plus longtemps, ce qui veut dire que Wilhelm pourrait devenir roi dès sa majorité. Même si Young Royals n’affronte jamais frontalement le sujet qui me semblait le plus intéressant de la série, à savoir comment envisager une monarchie héréditaire avec un monarque gay, la réaction de la mère fait largement office de commentaire politique. La pression du système politique sur l’héritier pour qu’il musèle son petit ami en dit aussi long sur l’homophobie latente, entremêlée de critique sociale encore plus évidente. Face à un tel acharnement, le couple vacille assez logiquement et je trouve que la trajectoire des deux personnages est remarquablement menée, avec une conclusion qui semble se dessiner au fur et à mesure que les six épisodes avancent.
Fort heureusement, Young Royals sait nous surprendre avec un final meilleur qu’escompté. Le dernier mouvement de la série est en partie centré sur l’odieuse école privée, qui semble pourtant sauvée par le scénario pour une raison qui m’échappe encore. Une distraction toutefois vis-à-vis du réel enjeu de cette comédie romantique et sur ce point, pas de déception. Le final est sincère, la réaction tant attendue de Wilhelm arrive enfin et le couple peut avoir une vraie chance. La série s’arrête sur cette fin heureuse et ouverte, ce qui est à la fois triste, car on ne reverra plus jamais ces personnages attachants et touchants, et parfaitement logique. Je ne sais pas si on pouvait imaginer meilleure fin pour Young Royals et je suis ravi d’avoir suivi cette histoire d’amour si juste et belle.