Yellowjackets, Showtime
Il semble bien que les 1990’s sont les nouvelles 1980’s. Résumer Yellowjackets à une série nostalgique serait toutefois bien injuste, même si la création de Showtime joue indéniablement sur cet aspect, avec une partie de son action qui se déroule en 1996 et un ensemble de clins d’œil à cette époque. Ashley Lyle et Bart Nickerson ont toutefois une excellente idée, qui transcende ce goût pour le passé : ils imaginent un avion qui s’écrase, des survivants qui ne sont pas retrouvés et qui doivent vivre 18 mois dans la nature profonde, forcés d’en venir au cannibalisme pour survivre. Yellowjackets ajoute deux petites idées supplémentaires pour pimenter le tout : d’une part, ce sont presque uniquement des adolescentes qui sont dans cet avion ; d’autre part, une bonne dose de fantastique plane.
Le pilote ressemblerait à un clone de Lost, avec la constitution d’un groupe, en l’occurrence une équipe de lycéennes et joueuses de football, qui se retrouve dans un avion qui s’écrase dans un lieu inconnu. Néanmoins, la série de Showtime a la bonne idée d’ouvrir avec une toute première séquence pleine de mystère, dans un décor enneigé, avec des personnages recouverts d’épaisses fourrures, si bien que l’on ne sait pas de qui il s’agit précisément. On comprend vite toutefois que c’est un flash-forward, l’annonce d’un futur terrifiant où ces adolescentes américaines tout à fait normales se prêtent à la chasse à l’homme, des sacrifices humains et du cannibalisme. Voilà de quoi mettre en appétit, si je puis dire, pour découvrir ce qui s’est passé entre le crash et cette vision digne d’une œuvre post-apocalyptique !
Il est vite évident que la première saison composée de dix épisodes ne pourra pas suffire pour répondre à toutes ces questions. Et de fait, l’ultime épisode se termine sur une grosse révélation qui laisse entrevoir une suite encore plus folle, que l’on hâte de découvrir, il faut bien le dire. Car entretemps, les deux créateurs de Yellowjackets ont su poser leurs personnages et monter la sauce. On suit quatre survivantes dans le présent en parallèle du récit de leurs mésaventures dans la forêt, on découvre les premières victimes et surtout le grain de folie qui fait son apparition à la fin est fort prometteur. Les scénaristes n’ont pas peur de tuer leurs personnages, ce qui est toujours bon signe et on hâte de voir ce qu’ils nous réservent pour la suite.