
The White Lotus, HBO (saison 3)
La mini-série devenue série d’anthologie face au succès se poursuit avec une nouvelle saison dans un autre hôtel de la chaîne White Lotus, dont on se demande bien comment elle peut encore attirer du monde après tant de morts, cette fois en Thaïlande. La formule bien rodée n’est pas perdue, Mike White ouvre encore une fois sur un incident, en l’occurrence des coups de feu dans ce lieu censé être paisible, avant de remonter sept jours plus tôt pour l’arrivée des touristes américains, exécrables comme toujours. The White Lotus s’était un petit peu perdue avec sa deuxième saison, je dirais à cause de tous les ajouts et bouleversements introduits par peur de la redite. HBO semble avoir compris la leçon, en tout cas j’ai retrouvé l’esprit de la première saison et c’est une excellente chose. L’intrigue est resserrée sur l’hôtel et sur ses horribles hôtes, ce qui tombe bien, il n’y a rien besoin de plus en réalité, d’autant que le lot de cette nouvelle saison est bien gratiné.
Je ne sais pas si je préfère la famille de riches américains qui débarquent pétris de préjugés et qui explose dès leur arrivée, ou bien le trio d’amies d’enfance qui font toutes semblant de s’adorer. Naturellement, le personnel de l’hôtel ne vaut pas mieux, comme c’est la règle de manière générale dans The White Lotus. Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre et on se délecte devant ces personnages hypocrites, faux et si agaçants. Encore une fois, les scénaristes ont su écrire des personnages riches malgré la courte durée, que l’on a l’impression de parfaitement connaître à la fin de la saison. J’ai particulièrement apprécié la relation tordue entre Lochlan (Sam Nivola, que je découvrais pour l’occasion) et son frère Jason (Patrick Schwarzenegger, que j’avais déjà croisé et qui a bien des airs de famille, qui l’eut cru). Une certaine scène a beaucoup fait parler d’elle et même si elle est loin d’être aussi scandaleuse que je l’imaginais, elle est bien amenée et apporte une aura de scandale tout à fait appropriée.
Je trouve que Mike White a trouvé le bon rythme avec The White Lotus, d’autant qu’il parvient à lier toutes les saisons de manière cohérente, ici à travers le personnage de Belinda (Natasha Rothwell) que l’on avait découvert dans la première saison et de Greg/Gary (Jon Gries) qui avait fait son apparition dans la deuxième. On sent qu’il y a un univers commun, même si chaque histoire reste indépendante, et c’est une formule convaincante. Je ne suis pas surpris que HBO ait donné son feu vert pour une saison supplémentaire et j’ai hâte de voir ce que cela donnera.