Unstable, Netflix
Unstable se construit autour d’un duo père/fils interprété par un vrai duo père/fils dans la réalité. Rob Lowe est bel et bien le père de John Owen Lowe et quand on sait qu’ils ont tous deux co-créé et produit la série de Netflix avec Victor Fresco — dont j’avais beaucoup aimé la déjantée Santa Clarita Diet, dans un autre genre —, on se dit qu’il doit y avoir du vécu là-dessous. Pour autant, le côté méta s’arrête là et même si le fils explique s’être inspiré de sa relation avec son père pour imaginer les personnages, Unstable se déroule dans un tout autre univers que celui de Hollywood. En l’occurrence, c’est une sitcom de travail assez classique, mais qui parvient à séduire par son côté déjanté et par son aptitude à ne pas trop se prendre au sérieux. Sans être la série du siècle, j’ai passé un bon moment devant la première saison et j’espère que Netflix lui offrira une suite.
En attendant de le savoir, ces huit premiers épisodes sont amusants, sans nécessairement être hilarants. Rob Lowe est très bon pour incarner un scientifique de génie qui dérape suite à la mort de sa femme, apportant une grande instabilité dans sa vie et son entreprise de biotech qui doit sauver le monde en créant du béton à partir du CO₂ collecté dans l’atmosphère. Son fils dans la vie est impeccable pour interpréter son fils à l’écran. Au-delà de la ressemblance physique, logiquement, les deux acteurs offrent une bonne dynamique et leur duo fonctionne pleinement dans l’opposition totale de leur personnalité. Dans les deux cas, j’ai apprécié la progression des personnages qui sortent des caricatures initiales et s’enrichissent au fil des épisodes. C’est toujours facile d’imaginer des caricatures, mais plus difficiles d’en sortir et Unstable y parvient assez bien, autant pour les personnages principaux que secondaires. Mention spéciale à cet égard pour Sian Clifford, inoubliable dans Fleabag, qui offre ici une interprétation épatante dans le rôle de la responsable financière de l’entreprise.