Trinkets, Netflix
Trinkets est une énième série adaptée d’un roman pour ados qui raconte le quotidien de lycéens et leurs problèmes aux États-Unis, c’est vrai. Mais il serait injuste de s’arrêter là et de ne pas lui donner une chance. Créée par Amy Andelson, Emily Meyer et surtout Kirsten “Kiwi” Smith qui était l’autrice du roman, cette série parvient à créer des personnages riches et attachants qui lui donne une vraie existence, loin du cliché des scénarios écrits par des algorithmes. La création de Netflix parvient même à sortir du lot avec un thème inattendu, puisqu’il n’est pas seulement question d’amitiés et amours entre adolescents, l’un des sujets au cœur des deux saisons est la kleptomanie. Les babioles, « trinkets » en version originale, collectées par la personnage principale permettent d’évoquer cette addiction moins connue et pourtant tout aussi destructrice.
Elodie, Moe et Tabitha deviennent amies lorsqu’elles se retrouvent dans la même réunion des kleptomanes anonymes après le lycée. La première a commencé à voler des produits un petit peu au hasard suite à la mort de sa mère et c’est à chaque fois lorsqu’elle se sent en forte détresse que l’envie de piquer ici un bijou ou un vêtement, là un paquet de biscuits apéro ou n’importe quoi d’autre. L’objectif n’est pas d’obtenir un élément qui lui serait inaccessible par ailleurs, Trinkets insiste bien sur le fait que tous ses personnages sont sans difficultés financières, voire carrément aisés, et que l’argent n’est pas la motivation. Le vol est une addiction, une manière comme une autre qu’à son cerveau d’obtenir une dose de dopamine et de compenser son mal-être. C’est intéressant de découvrir ce monde et cela rend ces personnages plus attachants de base. Ce qui ne suffit pas toutefois à créer des personnages complexes et réalistes, mais de ce côté aussi, c’est un sans faute. En deux saisons et vingt épisodes, les scénaristes parviennent à créer un trio féminin solide dont on suit les aventures avec plaisir. Chaque personnage est différent, même si elles ont des points communs, et j’ai en particulier beaucoup apprécié le parcours d’Elodie, qui découvre l’amour avec deux autres jeunes femmes.
Les créatrices de Trinkets ont eu la chance de pouvoir offrir une vraie conclusion et une fin solide à leur série, mais j’étais malgré tout un petit peu triste. J’ai commencé la création de Netflix en pensant découvrir une histoire sans grand intérêt de plus, mais je me suis rapidement attaché et j’aurais aimé en voir davantage. À défaut, je recommande ces deux saisons attachantes.