Silo, Apple TV+ (saison 2)
La première saison m’avait enchanté. Non pas tant pour l’univers post-apocalyptique assez banal, pas plus pour le concept du silo organisé socialement de haut en bas assez cliché, mais bien pour cette idée phare : les 10 000 survivants n’ont aucune mémoire collective, on les a privé de toute histoire et ils ne savent pas pourquoi leur monde est ainsi, ni pourquoi les règles qui les régissent au quotidien existent. C’est cela qui faisait toute la différence et une série de découvertes bien menées jusqu’à la dernière dans l’ultime épisode : le titre de la série pourrait s’écrire au pluriel, car il y a en réalité plusieurs silos. Juliette Nichols était alors forcée de sortir et la deuxième saison se charge de la suite. Inutile de faire durer le suspense : j’ai trouvé Silo aussi bonne sur ces dix nouveaux épisodes et, malgré quelques facilités ici ou là, la cohérence de l’univers m’a encore plus bluffé. Sans trop en révéler sur le contenu, je peux dire que la troisième saison est attendue avec tout autant d’excitation au terme de celle-ci, avec la sensation d’être au bord du précipice et sur le point de faire un grand bon en avant. Ça promet !
En attendant de savoir ce que Graham Yost nous réserve — je dois dire que lire les livres est terriblement tentant —, ces dix nouveaux épisodes ouvrent un petit peu plus l’univers en introduisant un deuxième silo et quelques personnages. C’est une bonne manière de ne pas tomber dans la répétition, Silo parvient ainsi à explorer davantage de thématiques et à créer quelques personnages de plus. L’ancienne shérif, incarnée par une Rebecca Ferguson parfaitement à son aise, reste au centre des enjeux, naturellement. Néanmoins, en son absence dans le silo original, le scénario laisse plus de place au maire, à Bernard Sims, à Walker et plusieurs autres machinistes : l’univers gagne en épaisseur et en crédibilité. Cela dit, s’il fallait retenir un seul personnage dans cette suite, c’est bien celui de Solo qui reste en tête : brillamment incarné par un Steve Zahn en grande forme, il apporte beaucoup à l’arc narratif principal. Même si la survie de Juliette est parfois un peu exagérée (fallait-il vraiment la placer dans des situations si compliquées ?), l’ensemble tient la route, la tension est au rendez-vous et on en apprend toujours plus sur cet univers, sans avoir encore toutes les clés pour le comprendre.
Quoi qu’il arrive ensuite, Apple TV+ a remarquablement mené son adaptation des romans et Silo est une excellente série à recommander à tous les amateurs de science-fiction. Et pas que, finalement : si la technologie prend un petit peu plus de place et si on cherche à en savoir plus sur l’apocalypse qui a eu lieu quelques siècles auparavant, on reste sur des histoires entre humains avant tout. Au fond, l’intrigue pourrait tout aussi bien se dérouler au XIXe siècle, cela ne changerait presque rien. Vivement la saison 3.