El Silencio, Netflix
El Silencio promet beaucoup dans le premier épisode. Cette nouvelle série espagnole pour Netflix imagine la remise en liberté de Sergio, après six ans en détention pour le meurtre de ses deux parents quand il était encore mineur. Pendant cette durée, il n’a jamais rien dit, n’a jamais expliqué ou justifié ses actes pendant l’enquête puis le procès. Il a été condamné sur la base des preuves physiques, mais sans certitude réelle quant à sa culpabilité. Six ans plus tard donc, une psychiatre obtient les autorisations pour une mission un peu folle : des caméras sont installées dans l’appartement familial où Sergio revient habiter et une équipe surveille en permanence ses moindres faits et gestes. Avec l’espoir de déterminer s’il représente une menace pour la société et, peut-être, l’innocenter.
La promesse est là, mais passé le pilote, la série créée par Aitor Gabilondo patine vite. Il faut dire que le dispositif imaginé pour espionner Sergio à son insu est déjà assez difficile à avaler, mais le scénario multiplie les incohérences et coïncidences faciles. Je ne vais pas révéler les quelques rebondissements qui débarquent sur la fin, mais disons qu’El Silencio aime bien essayer de créer la surprise en permanence, quitte à toujours en faire un petit peu trop. À trop chercher à surprendre le spectateur, les six épisodes finissent par l’ennuyer et les deux derniers sont en particulier assez ratés. La crédibilité manque constamment et même si les acteurs sont tous corrects, les situations et personnages manquent de subtilité. J’ai bien aimé la toute fin avec l’aura de doute sur ce qui s’est déroulé, c’est assez bien trouvé, mais tout ce qui précède manque précisément de cette finesse. À bien des égards, El Silencio m’a rappelé La Casa de papel ou même Élite — et pas seulement parce qu’Arón Piper et Manu Rios y ont un rôle, hélas hétéro — dans cette manière de raconter une histoire en exagérant tous ses aspects. Est-ce une différence culturelle espagnole ou le style des séries Netflix locales ? Quoi qu’il en soit, je ne suis pas fan.