Sexify, Netflix (saison 2)
Sexify avait séduit par sa première saison drôle, gonflée par endroits et surtout très juste sur le manque d’attention porté au plaisir féminin par une société machiste et encore trop marquée par les principes religieux. Netflix a décidé de renouveler sa série polonaise pour une nouvelle saison et j’avais hâte de la découvrir. Sans être tout à fait aussi fraîche et novatrice que la précédente, cette suite reste plaisante et mérite le coup d’œil si vous aviez aimé la précédente.
À la fin de la première saison, Sexify devenait une start-up et une future app destinée à aider les femmes à trouver le plaisir, seules ou à plusieurs. Le trio d’étudiantes devenaient par la même occasion un trio de co-fondatrices et le changement était inévitable. De fait, Agata K. Koschmieder et Małgorzata Biedrońska font évoluer leur intrigue pour traiter de sujets un petit peu différents, tout en restant dans les mêmes ordres d’idée. Sexify se concentre davantage sur leurs difficultés professionnelles et financières, tout en continuant de miser sur leurs propres découvertes concernant le sexe, avec le paradoxe toujours pour Natalia d’être à la tête d’une app sur le sujet sans l’avoir jamais pratiqué. Cette saison se concentre aussi davantage sur le plaisir masculin, avec une bonne idée d’ailleurs : en interrogeant des hommes sur leurs relations sexuelles, les jeunes femmes n’obtiennent au mieux que des mensonges et souvent des silences gênés. Tout le monde se vante, mais au fond, personne ne sait et les huit épisodes l’illustre bien.
Même si Sexify reste intéressante et drôle, elle a quand même perdu un petit peu de son mordant. À l’image de ses personnages qui deviennent un petit peu plus adultes, elle a perdu ce grain de folie qui faisait, je trouve, tout son charme. Le parcours de l’entreprise est sans doute un poil trop téléphoné, il manquait peut-être à mon goût quelques surprises. La fin n’est pas fermée sans être explicitement ouverte et peut-être que Netflix prolongera la série avec une troisième saison, mais j’ai comme un doute.