Sanctuary, Netflix

Sanctuary, Netflix

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Sur le papier, Sanctuary ressemble un petit peu à la version sumo de ‌Makanai : Dans la cuisine des maiko. Sauf que Kan Eguchi n’a pas du tout la même douceur mignonne que Hirokazu Kore-eda avait en décrivant le monde des geishas et cette plongée dans le monde du sumo est bien plus rude, physiquement comme mentalement. Les premiers épisodes ressemblaient d’ailleurs à une critique assez bien vue de ce sport immuable, dans le plus pur respect d’une tradition millénaire avec toutes les dérives que l’on peut attendre. On suit le parcours d’un jeune homme qui décide de tenter sa chance dans son monde, attiré avant tout par la promesse d’un salaire mirobolant. Respecter les traditions n’étant pas trop sa tasse de thé, les premiers pas sont difficiles, d’autant plus que tout le monde manifestement est odieux dans ce milieu. Violences verbales, pression psychologique et même violences physiques, tout y passe et face à ce respect assez aveugle, ce personnage semble se dresser en opposant modernisateur, aidé par une journaliste qui découvre aussi les horreurs du sumo.

Voilà un angle qui me semblait intéressant. Ce n’est pas l’angle suivi par la série, malheureusement. Au fil des épisodes, Sanctuary s’attache au contraire à restaurer la beauté du sport et tente de nous faire croire que le sumo est respectable et même beau. Le rythme de la première saison est assez mal géré, avec un départ assez lent que je trouvais bienvenu et une deuxième partie qui se précipite vers un final… abruptement coupé. Si l’épisode façon Rocky était amusant, je me demande pourquoi terminer avec un épisode si court qui nous laisse sur notre faim. Est-ce une manière de donner envie de voir la deuxième saison. Peut-être, même si je ne suis pas sûr de vouloir le regarder. Au bout du compte, Sanctuary semble considérer les dérives du sumo comme un mal nécessaire, si bien que les remises en cause initiales paraissent comme appartenir à une toute autre série. L’absence sacralisée des femmes n’est même pas critiquée lors de la cérémonie supposée émouvante où un ancien sumo prend sa retraite et où toutes les personnes de sexe masculin peuvent participer, y compris le jeune fils du sportif, mais pas sa femme. C’était pourtant l’occasion rêvée de revenir sur ces règles douteuses, tandis que j’aurais aimé en savoir plus sur l’aspect destructif de ce sport, qui force les corps à respecter des standards absolument pas sains. En l’état, j’ai trouvé que Sanctuary passait au large de son sujet sans l’aborder réellement, dommage.

Informations

Titre original : サンクチュアリ -聖域-

Année : 2023

  • Nationalité :
  • Japon
  • Genre :
  • Drame

Durée : 8 épisodes de 60 minutes