
Le Président foudroyé, Netflix
Vous connaissiez vous, le 20e Président des États-Unis ? James A. Garfield n’a pas laissé une marque pérenne sur l’histoire du pays, et pour cause : il n’a été président que pendant six mois et demi en 1881, dont la moitié alité suite à un attentat contre sa personne. Il est mort assassiné par un tueur qui souffrait de problèmes psychiatriques et qui s’était persuadé que c’était sa mission divine, à moins qu’il ne soit réellement tué par l’incompétence du corps médical à l’époque. Le Président foudroyé retrace tout cela à travers quatre épisodes qui se concentrent sur les derniers instants de la vie de cet ancien héros pendant la Guerre de Sécession, devenu Sénateur de l’Ohio et, à la surprise générale, le candidat du parti Républicain puis le Président américain. La série de Netflix est un biopic et une somptueuse reconstitution historique, avec de très bons moyens techniques mis en œuvre pour reproduire les États-Unis des années 18801, en même temps qu’un thriller politique très efficace. Même s’il n’est pas question de notre présent, difficile de ne pas tisser des liens. Cet homme voulait mettre un terme à la corruption de l’administration et faire avancer les droits pour les « émancipés », anciens esclaves noirs libérés quelques années auparavant qui devaient encore se battre pour que leur égalité ne soit pas théorique. Des thèmes que l’on aimerait penser loin derrière nous, alors qu’en réalité…
Le Président foudroyé vaut surtout le détour pour son casting impeccable. Netflix a réuni une sacré galerie d’acteurs, à commencer par le duo Michael Shannon et Matthew Macfadyen qui interprètent respectivement le Président et l’assassin. Les deux sont exceptionnels, dans un registre très différent et j’ai apprécié qu’on les suive d’un bout à l’autre, en laissant à chaque personnage la possibilité de se déployer pleinement. L’écriture doit elle aussi être saluée, même si on revient toujours aux acteurs : Nick Offerman est brillant dans le rôle du vice-président, Shea Whigham semble naturellement doué pour ce rôle de mafieux et au milieu de ce casting très masculin, Betty Gilpin est mémorable dans le rôle de la femme de Garfield. C’est bien cet ensemble qui permet de se passionner pour cette histoire vraie et largement oubliée.
Le tournage a pourtant eu lieu à… Budapest. C’est tout de même assez étrange quand on y pense. ↩︎