
Pernille, Netflix
Créée, écrite et interprétée par Henriette Steenstrup que j’avais découverte dans Ragnarök, Pernille est une série toute simple sur le papier. Ses cinq saisons, composées chacune de six épisodes d’une trentaine de minutes, racontent le quotidien de Pørni, Pernille en français, une quarantenaire qui doit gérer la perte de sa sœur, deux filles ingrates, un ex insupportable et tous les problèmes qui peuvent survenir chaque jour. C’est tout et c’est bien assez : chaque épisode nous plonge dans son quotidien avec beaucoup de subtilités et d’idées pour composer des personnages et situations crédibles. C’est peut-être ce que je retiendrai en premier, Henriette Steenstrup a un excellent sens du réalisme, tout en ménageant de la place pour des idées originales. Les appels sur le répondeur de la sœur morte, le rôle étonnant du garage et une galerie de personnages vraiment insupportables. C’est impressionnant à quel point Pernille enchaîne les portraits tête à claque, entre les deux filles ou leur père à la limite du supportable. Une belle performance qui sert à la série, en lui donnant un sacré relief : la vie d’une personne est loin d’être un sujet ennuyeux, la preuve.
Débutée sur un service de streaming norvégien, Pernille a rapidement connu un grand succès localement puis dans le monde grâce à Netflix, qui a repris la série sur les deux dernières saisons. Malgré ces changements, Henriette Steenstrup a su tenir sa barque d’un bout à l’autre et les cinq saisons sont parfaitement cohérentes et très bien menées. On apprend à connaître tous ces personnages et on quitte la série en ayant le sentiment d’être de la famille, ce qui est toujours un excellent point. J’ai un petit peu de mal à comprendre les choix effectués sur la fin et je ne trouve pas qu’un final moins tragique aurait nui à la création, mais enfin, ce n’est que la conclusion d’une série par ailleurs excellente. Je recommande.