The Patient, Hulu

The Patient, Hulu

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Joel Fields et Joe Weisberg ont eu une idée originale : et si un tueur en série décidait de kidnapper son psy, de l’enfermer dans une pièce chez lui et de poursuivre ainsi une thérapie à marche forcée pour soigner son obsession de tueur ? The Patient construit ses dix épisodes à partir de ce point de départ et le résultat est pour le moins intense. Même si la mini-série créée pour Hulu peut avoir tendance à un moment ou deux de faire durer le suspense un poil trop longtemps, je dois reconnaître avoir été happé d’un bout à l’autre. Dès lors que Steve Carell, qui interprète le psy, se réveille prisonnier dans la pièce de son patient, sa thérapie forcée doublée d’une lutte de tous les instants pour sa survie m’a pris à la gorge et je n’ai pas arrêté avant la fin. Dont je ne dirai bien évidemment rien, il y a une vraie tension et il est préférable de regarder The Patient en sachant le moins possible à son sujet.

À part quelques sorties ici ou là, la série de Hulu est un huis-clos. Le spectateur suit le point de vue du psychologue et comme il est enfermé dès le premier épisode, on est nous aussi bloqué dans cette pièce mal éclairée. C’est d’ailleurs un choix un petit peu trop accentué de la part de ses créateurs : la photographie fait la part belle aux ombres, quitte à offrir des épisodes presque entièrement plongés dans le noir. Cette mauvaise idée qui semble avoir été popularisée par Game of Thrones a contaminé toutes les séries et il est temps que ça s’arrête. Pour le dire autrement, si vous avez la possibilité de regarder The Patient sur un écran OLED et dans l’obscurité, faites-le. Cette nuance mise à part, j’ai trouvé que l’intrigue était parfaitement menée, avec des personnages bien écrits et un dispositif qui tient dans l’ensemble la route. Même les flashbacks en grand nombre, que je trouve habituellement insupportables, passaient bien dans ce cadre, car le personnage a beaucoup de temps à tuer et à penser. Steve Carell n’a plus besoin de prouver l’étendue de son talent, il est encore excellent dans ce rôle sérieux. En face, Domhnall Gleeson est impressionnant pour incarner ce tueur en série qui veut changer, mais qui n’arrête pas de tuer à la première contrariété. L’acteur que j’avais découvert dans Ex Machina parvient à rendre toute la complexité psychologique de son personnage, avec un manque logique d’empathie ainsi qu’une évidente violence, mais aussi une douceur et une réelle volonté d’arrêter.

Je ne suis pas convaincu que l’inclusion avec aussi peu de subtilité de la religion juive était une aussi bonne idée en revanche. Elle est omniprésente dans les flashbacks du psychologue, principalement parce qu’elle est la cause d’un conflit avec son fils, devenu juif orthodoxe radical. Fallait-il pour autant inclure aussi des cauchemars liés à la Shoah ? Je ne vois pas bien quel était leur apport et j’ai trouvé que c’était un petit peu lourd. Pas de quoi gâcher l’ensemble pour autant et The Patient mérite amplement le détour.

Informations

Année : 2022

  • Nationalité :
  • États-Unis
  • Genres :
  • Drame
  • Crime

Durée : 10 épisodes de 22 minutes