Parenthood, NBC

Parenthood, NBC

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Parenthood porte bien son nom : cette série de la NBC suit une famille à travers le temps, avec deux générations de parents et tous leurs enfants. Zeek et Camille Braverman, leur quatre enfants et tous leurs petits-enfants, au fil des ans et à travers leur quotidien, avec tout ce que cela implique de moments de joie et de drames. C’est tout et comme toujours dans cette catégorie, c’est bien suffisant si les personnages sont bien écrits et si les acteurs sont convaincants dans leur rôle. Fort heureusement, c’est le cas dans l’ensemble pour la création de Jason Katims, vaguement basée sur un long-métrage réalisé par Ron Howard. Même si elle souffre de quelques défauts, notamment liés à son format à l’ancienne, avec des séries qui peuvent atteindre la vingtaine d’épisodes parfois sans raison, Parenthood reste un joli portrait de famille, tout à la fois touchant et amusant, avec une vraie cohésion de groupe qui rend l’ensemble crédible.

Il faut saluer le travail des scénaristes, quand ils doivent imaginer des intrigues pour des dizaines de personnages dans les séries chorale comme celle-ci. Surtout dans les premières saisons, chaque personnage a droit à un petit peu de temps au sein de chaque épisode, ce qui explique en partie le format long. Naturellement, Parenthood est inégale, je ne crois pas que l’on puisse faire autrement quand une série s’étale sur 103 épisodes en seulement cinq ans. Malgré tout, le niveau moyen est très bon et s’améliore dans les premières saisons, ce qui est suffisamment rare pour le signaler. Je dirais que le point haut se situe autour des saisons 2 et 3, après quoi on est suffisamment attaché aux personnages pour continuer quoi qu’il arrive. Sur la fin, la création de NBC a tendance à tomber dans le piège du larmoyant, surtout pour quelques personnages qui semblent incapables d’exprimer une autre opinion. Il y a aussi cette tendance, assez naturelle hélas dans ces longues séries qui doivent entretenir le suspense, à attirer le drame partout et tout le temps. Cela m’a évoqué The Fosters, un autre portrait de famille où le drame peut prendre le dessus. Cela étant, il y a aussi une forme d’insouciance qui est plaisante, même si elle est aussi hautement irréaliste. Pour citer une autre référence, liée par la présence de Lauren Graham aux deux castings, il y a en cela un côté Gilmore Girls, dans cette capacité à faire abstraction des problèmes d’argent sauf quand ça arrange le scénario, et de s’en sortir malgré tout systématiquement face aux difficultés de la vie.

C’est une série à l’ancienne à cet égard, conçue sur un mode qui a largement disparu. Parenthood souffre aussi d’un manque de représentativité : malgré quelques efforts louables sur la couleur des personnages, on reste entre californiens riches, blancs et hétéros1, il faut l’accepter dès le départ pour avoir une chance de l’apprécier. Lors de sa sortie, elle a été saluée pour sa représentation assez juste du syndrome d’asperger et Max Burkholder, le jeune acteur qui incarne Max, est d’ailleurs assez bluffant dans le rôle. C’est déjà bien, cela reste léger à mon goût. Malgré ces limites, j’ai bien aimé Parenthood et je la recommanderais si vous cherchez une ample série familiale.


  1. Le seul personnage ouvertement queer disparaît à la moitié de la série et ne fait que des passages en coup de vent. Sans aller jusqu’à dire que ce traitement est même pire, c’est quand même dommage. ↩︎

Informations

Année : 2010 à 2015

  • Nationalité :
  • États-Unis
  • Genre :
  • Drame

Durée : 103 épisodes de 43 minutes