Palm Royale, Apple TV+
Un casting peut-il suffire à hisser une œuvre vers le sommet ? Bien entendu et Palm Royale le prouve encore une fois : cette série sur Apple TV+ ne tiendrait certainement pas la distance sans le talent de ses acteurs, Kristen Wiig en tête dans le rôle principal. L’actrice excelle souvent à incarner ses personnages et c’est tout à fait vrai ici, où elle développe une Maxine Simmons impeccable, entre naïveté et opportunisme, prête à tout pour s’imposer parmi la riche élite de Palm Beach en Floride. L’intrigue se déroule sous l’ère Nixon, en pleine guerre du Vietnam et alors que la libération des mœurs d’une partie de l’opposition affronte le conservatisme ambiant de la société américaine. Abe Sylvia, qui a créé cette adaptation d’un roman de Juliet McDaniel, exploite pleinement cette dualité, en confrontant l’insouciance de cette jet-set hypocrite qui ne vit que pour ses fêtes et événements destinés officiellement à financer des causes justes et qui servent en réalité à enrichir encore plus ses ordinateurs, à une population qui découvre une autre voie, entre indépendance des femmes et reconnaissance d’autres sexualités. Les séquences les plus hilarantes voient s’opposer la vision rétrograde de l’héroïne à un groupe de féministes mené par Linda, incarnée par une Laura Dern toujours aussi efficace, même si elle est quelque peu éclipsée face à sa partenaire de jeu[^Elle a en revanche droit à une séquence touchante avec son père dans la fiction et dans la vie, Bruce Dern alias Skeet ici.].
Le casting, ce sont surtout ces femmes riches et prêtes à tout pour le rester. Allison Janney est tout simplement parfaite dans le rôle d’Evelyn, tout comme Leslie Bibb dans celui de Dinah, qui change de riche mari comme vous changez de sous-vêtements. Cela dit, la star incontestée est bien Carol Burnett, qui impose toujours une sacré présence à l’écran du haut de ses 90 ans et qui parvient à le faire alors même qu’elle n’a quasiment jamais de dialogue dans la série. Palm Royale ne révolutionne pas le genre et tout ne fonctionne pas aussi bien, mais les dix épisodes de la première saison m’ont tous amusé et j’étais ravi de découvrir qu’Apple l’avait renouvelée pour une suite. En attendant de savoir si Abe Sylvia aura de quoi tenir pour une saison entière, je recommande cette comédie légère et fort sympathique.