The Mandalorian, Disney+ (saison 2)

The Mandalorian, Disney+ (saison 2)

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En voulant créer un feuilleton à l’ancienne, avec une intrigue qui se suffit à elle-même par épisode, The Mandalorian était largement passé à côté de sa première saison. Les huit premiers épisodes étaient tous plus lents et ennuyeux les uns que les autres et l’unique objectif semblait être de vendre une peluche « trop mignonne ». C’était si mauvais que je m’étais juré de ne pas voir la suite, mais comme il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, j’ai regardé la deuxième saison. Et elle est à peine mieux, sauvée in extremis par l’arrivée (enfin ! 🙄) d’une vraie intrigue.

Pourtant, le départ commence mal. Dès le premier épisode, on retrouve le plus gros défaut de la série, son aspect beaucoup trop épisodique. Mando s’est mis en tête de trouver un foyer pour bébé Yoda, ce qui veut dire retrouver un Jedi dans cet univers post Retour du Jedi où ils ont tous globalement disparu. Chaque épisode consiste ainsi en une toute petite mission sur le long chemin de cette quête, avec une succession de problèmes qui semblent tous là pour la rallonger artificiellement. Pour ne donner qu’un seul exemple, The Mandalorian reprend avec un épisode où Mando se rend sur Tatooïne1, où il cherche un autre Mandalorien pour le pointer dans la direction, mais il s’avère que celui qui porte l’armure est le shérif d’un bled paumé menacé par un ver du désert géant2 et il va aider les villageois à s’en débarrasser pour… récupérer l’armure. L’épisode se termine ainsi sans avoir avancé d’un pouce l’intrigue principale et à ce stade, j’ai trouvé que mon idée de reprendre la série était particulièrement idiote. Mais tant qu’à perdre du temps, j’ai persévéré, et avec une bonne dose de patience, il faut reconnaître que les scénaristes retrouvent enfin leur histoire.

Sans trop en dire pour ne pas trop gâcher l’intrigue générale — surtout qu’elle tient sur un mouchoir de poche —, The Mandalorian accélère le rythme sur la fin et enchaîne quelques bons épisodes, bien rythmés et surtout centrés sur le bébé Yoda et même sur la grande histoire de Star Wars. Quel dommage d’avoir dilué cette bonne histoire sur seize épisodes et je ne comprends toujours pas pourquoi Disney+ a renouvelé la série pour une troisième saison, mais le final de celle-ci est assez satisfaisant, si l’on réussit à passer outre les incohérences. Il y en a trop pour les évoquer toutes ici, mais j’ai été frappé par ce mélange entre un univers noir et hyper-réaliste qui est la marque de fabrique de la saga depuis la nouvelle trilogie, et un traitement toujours aussi simpliste. Seuls les méchants morts, d’un coup de laser n’importe où sur leur armure, quand les gentils s’en sortent toujours. Ces storm-troopers restent décidément de la chair à canon bien bête, malgré leur humanité qui transparaît dans chaque épisode. Cela a toujours été le cas dans Star Wars, mais la saga a longtemps été résolument du côté irréaliste et retrouver ce même traitement caricatural alors que l’univers est désormais censé être réaliste est assez troublant. Sans même parler du manichéisme ambiant ou encore des astuces scénaristiques bien trop faciles3.

Le plus gros problème reste malgré tout les personnages et l’absence totale d’émotions. The Mandalorian doit toujours composer avec un acteur principal masqué, même si Jon Favreau a peut-être enfin réalisé que c’était un problème sur la fin. Malgré tout, la relation attendrissante qui est censée naître entre Mando et le bébé Yoda est entièrement artificielle et la peluche a bien du mal dépasser son statut d’accessoire destiné aux boutiques Disney.


  1. L’univers de Star Wars a beau être composé de centaines ou milliers de planètes habitées, ce serait dommage de ne pas profiter au maximum de l’attente des fans, n’est-ce pas ? ↩︎

  2. George Lucas a globalement tout piqué à Frank Herbert, il faut le rappeler. Mais au-delà de l’hommage à Dune, c’est surtout une bonne manière de faire un clin d’œil de plus à la trilogie originale. ↩︎

  3. On en parle des armes laser qui peuvent apparemment se vider et s’enrayer dès que ça arrange le scénario ? Ou de l’armure en Beskar qui protège les gentils pendant sept épisodes, mais pas à un moment critique ? ↩︎

Informations

Année : 2020

  • Nationalité :
  • États-Unis
  • Genres :
  • Science-Fiction & Fantastique
  • Action & Adventure
  • Drame

Durée : 8 épisodes