The Madness, Netflix
Quand j’écoute de la musique, je me concentre en général sur les notes, sans trop faire attention aux paroles. Malheureusement, je crois que je ne peux pas en faire autant pour un contenu vidéo. The Madness est une mini-série sur Netflix qui est divertissante, mais dont le message est pour le moins curieux et, contrairement à un morceau, j’ai eu du mal à ignorer ce message. J’ai l’impression que les scénaristes ont voulu ne froisser personne, en tapant sur tout le monde : les néo-nazis, les anarchistes révolutionnaires et même les écologistes, tout le monde est dans le même panier, il n’y en a pas un pour sauver l’autre. J’imagine que l’idée était de proposer une vision subtile de notre monde moderne, complexe (et fou ! 🙃) où le manichéisme de la Guerre froide est définitivement enterré, mais ce n’est pas du tout le résultat désiré. À la place, on a un thriller prenant qui semble d’abord dénoncer le complotisme des extrêmes avant de finir presque par leur donner raison, sur le mode d’un retour au noyau familial et aux valeurs d’antan. C’est assez perturbant et surtout pas très original, ce qui est dommage, car la série de Stephen Belber a de bons aspects à faire valoir.
Je trouve les premiers épisodes particulièrement réussis. Quand le journaliste Muncie Daniels découvre le corps découpé en morceaux de son voisin dans le lieu reculé où il était venu écrire un livre, il lance une machination qui tente de le rendre coupable du meurtre. Il se trouve qu’il s’agissait du leader d’un groupe fasciste comme il en existe désormais tant et comme Muncie est afro-américain, il avait une bonne raison de tuer le salopard qui répand des messages de haine depuis tant d’années. La police ne croit absolument pas les explications du principal intéressé, qui se lance alors dans une sorte de course pour éviter à la fois d’être arrêté pour meurtre et d’être tué par les véritables meurtriers. Ce n’est peut-être pas le scénario le plus original qui soit, mais The Madness se regarde avec le plaisir coupable d’un bon thriller et il faut souligner que Colman Domingo est très bien dans le rôle principal. La série est convaincante tant qu’on n’a pas les explications. Plus elle avance et plus le tableau s’éclaire, moins elle convainc et le dernier épisode est même limite déplaisant, avec un curieux mélange de complotisme à la tête de l’État et de grand méchant dont le crime semble être de vouloir développer les énergies renouvelables. Ce qui, apparemment, revient à détruire le monde ? Je ne sais pas si c’est de la maladresse ou un financement pétrolier, je sais que je n’ai pas aimé et que cela a terni le reste de la série. Dommage.