
Lost Boys and Fairies, BBC One
Quel dommage ! J’ai essayé de garder l’esprit ouvert pourtant, mais même avec un peu de recul, la trajectoire de Lost Boys and Fairies me reste en travers de la gorge. Cette série diffusée par la BBC n’est composée que de trois épisodes et les deux premiers m’ont enchanté. L’histoire de ce couple d’hommes qui cherche à adopter un enfant est toute mignonne, une sorte de Trying en version gay avec d’excellents personnages et un joli message d’espoir… qui bascule à la fin du deuxième épisode. Quand l’événement arrive, ma première réaction a été négative, au point de renoncer un moment à terminer la série. Je me suis ensuite dit qu’après deux tiers aussi réussis, sans jamais tomber dans l’angélisme facile pour autant, le créateur avait peut-être une excellente idée derrière la tête. Hélas, non : Daf James se contente de perpétuer cette idée malheureusement encore trop ancrée dans la fiction que les histoires gay doivent toujours être tragiques. Déjà que l’un des deux personnages principaux devait affronter des démons sur fond d’addictions notamment sexuelles, déjà que le SIDA rodait toujours en arrière-plan, fallait-il vraiment ajouter une grosse dose de malheur à cette histoire ?
J’aurais sûrement réagi différemment si j’avais su à quoi m’attendre avant d’attaquer la série. Malgré tout, je déplore que tant d’auteurs queer ne savent pas envisager autre chose que des histoires au minimum dramatiques, souvent tragiques. J’aurais tant aimé que Lost Boys & Fairies se termine différemment et même s’il y a bien une lueur d’espoir, l’ensemble reste plombé par ce choix qui n’apporte rien. Si encore le scénario avait eu une idée intéressante pour exploiter la tragédie et porter l’ensemble vers une autre dimension, je l’aurais plus facilement accepté. En l’état, cela m’a surtout semblé gratuit et le dernier épisode était nettement plus cliché que les deux précédents. Bref, vraiment dommage.