Liaison, Apple TV+
La première création « française » d’Apple TV+ est en réalité franco-britannique. Vincent Cassel partage l’affiche avec Eva Green et le reste du casting comme les lieux de tournage sont également répartis de part et d’autres de la Manche. Voire au-delà, puisque Liaison est une série d’espionnage avec un beau budget, ce qui lui permet de nous emmener jusqu’en Syrie avec une histoire fort banale à base de terrorisme et de cyber-sécurité. J’ai apprécié l’ancrage dans le présent avec de nombreuses idées apportées par le Brexit, mais enfin, l’ensemble manque malgré tout bien d’originalité. C’est assez commun et l’idée de l’histoire d’amour entre l’espionne britannique et l’espion française suggérée dès le titre est d’un ennui assez abyssal et surtout manque cruellement de crédibilité. Pourtant, les deux acteurs sont tous deux excellents, mais je crois que c’est le scénario qui est faiblard. Les personnages sont peu développés, ils manquent de scènes pour amplifier leur psychologie et la série avance de manière trop automatique, uniquement dans l’intérêt de son arc narratif principal alors que franchement, on s’en fiche de cet arc.
Tout n’est pas raté pour autant et j’ai notamment trouvé les premiers épisodes assez plaisants. La tension est au rendez-vous et Liaison avait de quoi tendre vers un Homeland assez mineur, certes, mais enfin, c’était tout de même un bel horizon. Cet objectif reste distant et plus la première saison avance, moins elle parvient à convaincre. Les péripéties avancent mécaniquement, les personnages sont sur des rails, tout est prévisible et la fin est même complètement ennuyeuse, alors même que les scénaristes tentent désespérément de surprendre. Vincent Cassel va-t-il mourir (spoiler : non) ? 😱 Oh, mais ce personnage est en vérité un méchant encore plus méchant ? 🤯 Toutes ces tentatives échouent lamentablement et il était grand temps que la saison s’arrête, alors même qu’elle ne dépasse pas les six épisodes. Je ne sais pas si Apple TV+ renouvellera Liaison pour une deuxième saison, mais je sais que ce sera sans moi si c’est le cas.