
The Last of Us, HBO (saison 2)
Il faut toujours une exception pour confirmer les règles et la première saison de The Last of Us l’a certainement été pour les adaptations de jeux vidéo. La série HBO a trouvé le ton juste pour représenter cet énième monde post-apocalyptique infecté de zombies et surtout pour donner aux personnages toute la place nécessaire pour évoluer et mener leur vie, aussi ridiculement minuscule et courte soit-elle. J’avais hâte de voir la suite et les sept nouveaux épisodes renouvellent l’exploit, avec une une ambiance différente qui évite de tomber dans la redite. Il faut dire que cinq ans se sont écoulés et Ellie n’est plus une enfant, c’est une jeune adulte qui patrouille régulièrement autour de Jackson, la communauté où l’a emmené Joel après la débâcle de Salt Lake City qui concluait la saison précédente. Alors que cette dernière était très mobile, The Last of Us devient quasiment statique. La saison se découpe en deux parties distinctes, avec d’abord un segment à Jackson, puis un autre à Seattle. Ce choix mène à une série bien différente, ce qui permet à Neil Druckmann et Craig Mazin de ne jamais se répéter et de suivre d’autres voies pour renouveler leur adaptation. Cette stabilité permet d’envisager une vision plus normale de cet univers apocalyptique, pour autant que ce soit possible : la vie à Jackson ressemble à un western et ses habitants mènent un quotidien presque sans histoire… jusqu’au moment où une incroyable attaque survient et détruit presque la ville entière. Parlons-en d’ailleurs, de cet épisode épique : dès le deuxième, la saison frappe fort avec une attaque d’une grande envergure, lisible (n’est-ce pas Game of Thrones…) et d’une intensité remarquable. J’ai trouvé que c’était un excellent rappel de la violence de cet univers, malgré la relative tranquillité que certains parviennent à obtenir en se rassemblant.
Sans trop en dire, The Last of Us surprend aussi par son traitement des personnages principaux et peu importe si c’est les jeux vidéo ont forcé la main des scénaristes, la narration est parfaitement menée dans ce domaine. Les personnages sont alors contraints de bouger et de sortir du cocon rassurant du début. Les scénaristes ont mené le tout de manière naturelle, même si j’ai été davantage frappé dans cette saison par les évocations d’un jeu vidéo. Je n’avais pas trouvé que c’était autant le cas dans la précédente, mais à plusieurs reprises ici, j’ai eu l’impression de voir un jeu vidéo en images réelles, avec des séquences peut-être un poil trop sur des rails. Rien de grave néanmoins et HBO parvient à maintenir le niveau, en offrant encore une fois aux personnages toute la place d’exister. L’avant-dernier épisode, sous forme de flashbacks des années entre les deux saisons, est un bel exemple de cela permettant aux deux personnages principaux de former une belle densité psychologique.
Plus courte que la première saison, celle-ci se termine aussi de manière abrupte et un petit peu artificielle d’ailleurs, j’ai trouvé. J’espère que ce n’est pas un mauvais signe pour la suite, mais j’ai pleinement confiance en toute l’équipe pour ne pas détruire tout ce qui a fait la réussite de Last of Us. Vivement la suite !