Hello Tomorrow!, Apple TV+
Hello Tomorrow! m’a surtout impressionné par la qualité de l’environnement rétrofuturiste imaginé par Amit Bhalla et Lucas Jansen. Leur histoire se déroule dans une Amérique des années 1950 où les voitures lévitent au-dessus de la route — y compris à l’arrêt… —, où la Lune est habitée et où les robots sont entrés dans le quotidien. Le sens du détail déployé par la série est assez bluffant et tout est visuellement parfait, avec une cohérence interne qui force le respect. Ce monde est délicieusement absurde, avec de multiples inventions qui n’ont aucune utilité réelle, quand elles ne sont pas même carrément stupides. Cette dose d’absurdité est toutefois remarquablement maîtrisée, avec une cohérence d’ensemble qui reste impeccable. Les dix épisodes de la première saison fourmillent de petits détails délicieux et ce monde rétro-futuriste justifie selon moi à lui seul de regarder la création d’Apple TV+.
Si la forme est géniale, le fond est un peu en retrait. Non pas que cette histoire de père arnaqueur qui tente de tisser des liens avec le fils qu’il a abandonné une vingtaine d’années plus tôt soit mauvaise, mais le scénario Hello Tomorrow! est bien banal. Le format court, avec des épisodes qui tournent autour des 30 minutes, évite l’ennui et j’espère que le service de streaming d’Apple offrira à sa série l’opportunité d’une deuxième saison. Il n’en reste pas moins que les scénaristes auraient pu soigner leurs personnages autant que l’univers. J’ai plutôt bien aimé l’absurdité des personnages secondaires, même si la plupart peinent à dépasser leur caricature initiale. C’est mieux pour les deux principaux et Billy Crudup en particulier est excellent dans le rôle de l’arnaqueur, tandis que Nicholas Podany compose un fils convaincant. Si suite il y a, ce serait en tout cas un axe de progrès bienvenu, même s’il faut aussi noter que l’absurdité de l’univers colle bien avec celle des personnages.