Heartstopper, Netflix (saison 3)

Heartstopper, Netflix (saison 3)

Publié le

Carton-plein pour Heartstopper, qui parvient pour une raison ou une autre à hausser encore le ton et à faire encore mieux avec cette troisième saison. Elle est toujours aussi courte avec ses huit épisodes de 30 minutes et avec un an de plus, les acteurs ont toujours plus de mal à être crédibles en jeunes de 15 ou 16 ans. Voilà pour les critiques, pour tout le reste, c’est mignon tout plein et avec un nouveau défi relevé avec brio par Alice Oseman : parler de troubles psychologiques sans tomber dans les clichés faciles. Sans surprise, elle le fait aussi bien qu’en parlant de sexualité ou de genre : avec précision, parfaitement renseignée et sans sortir la carte d’une guérison miraculeuse après deux passages chez le psy.

Le mal-être mental de Charlie commençait à percer dans la deuxième saison, il est le sujet central de cette suite. Je ne m’attendais d’ailleurs pas à ce qu’il apparaisse aussi vite et aussi fort, à tel point que Heartstopper devient très sérieuse et perd momentanément son côté feel-good. C’est pour la bonne cause toutefois, tant le parcours de Charlie, entre anorexie et TOC qui le rendent terriblement anxieux, forme une structure parfaite pour la saison. Le scénario prend le sujet à bras le corps, en décrivant un lent processus de guérison qui ne se termine jamais tout à fait, même si le personnage finit quand même par s’en sortir : la série garde cette idée de toujours maintenir son espoir et de refuser la noirceur gratuite, ce que j’apprécie toujours autant. En attendant, il y a quelques épisodes dont la dureté m’a surpris, non pas que ce soit un problème. Au contraire, je trouve que c’est aussi important de parler de la dépression chez les adolescents et la mise en scène avec les ajouts graphiques apporte ce message avec clarté et une grande efficacité. Comme sur tous les autres sujets, on sent bien que Heartstopper est documentée pour dire les bonnes choses au bon moment et tout est juste. Tout comme l’impact sur la santé mentale de Nick qui n’a pas été oublié dans l’équation, c’est vraiment un sans-faute.

Cette saison est aussi l’occasion de creuser encore la relation entre les deux garçons et cela passe notamment par le sexe, oui, enfin. L’attente semblait longue, ce que le scénario intègre intelligemment en évoquant aussi la durée de la relation entre Nick et Charlie, sans aller plus loin que des câlins habillés. Heartstopper gère là aussi très bien le passage à la vitesse supérieure, y compris en incluant les scarifications de Charlie dans l’équation. La série Netflix restant tout public, il n’est pas question de voir quoi que ce soit (les couettes sont bien pratiques) et il faut bien rappeler que l’on parle de deux jeunes de 16 ans, même si les acteurs tournaient autour de la vingtaine lors du tournage et cela se voit. Kit Connor, en particulier, a bien grandi et il a le physique du joueur de rugby qu’il interprète dans la fiction. J’espère que les tournages ne tarderont pas trop pour la suite, ce serait dommage de perdre le côté adolescent qui reste encore vaguement présent dans le casting. Quoi qu’il en soit, j’ai hâte de découvrir la suite qui sera, j’en suis sûr, toujours aussi réussie.

Informations

Année : 2024

  • Nationalité :
  • Royaume-Uni
  • Genre :
  • Drame

Durée : 8 épisodes de 30 minutes