Heartstopper, Netflix (saison 2)
Après une première saison parfaite, il y a toujours le risque de tomber à côté et de rater la suite. Inutile de faire durer le suspense : ce n’est fort heureusement pas le cas pour Heartstopper, qui poursuit sur sa lancée avec huit nouveaux épisodes tout aussi mignons et réussis que les premiers. L’histoire d’amour entre Nick et Charlie se développe, avec un mélange parfaitement dosé entre légèreté et gravité. Dans la première catégorie, l’insouciance touchante de ces lycéens queer ou solides alliés, qui découvrent Paris et tous ses clichés avec une joie communicative. Dans la deuxième, un coming-out difficile pour Nick, le stress post-traumatique causé par le harcèlement de Charlie. Heartstopper reste globalement légère et agréable, mais cela n’empêche pas Alice Oseman d’aborder des sujets plus difficiles, y compris les troubles psychologiques de Charlie suite à ses traumatismes.
J’ai toujours autant apprécié la vision positive de toutes les sexualités présentées dans la série de Netflix et cette manière d’évoquer l’homophobie tout en la tenant à distance. Elle existe et elle est inévitable, en particulier sur les réseaux sociaux qui occupent logiquement une place grandissante dans cette suite1, mais le scénario choisit toujours de la placer en arrière-plan et de se concentrer sur ses personnages principaux. C’est rafraîchissant d’avoir une telle vision, surtout dans une fiction destinée aux adolescents pour qui cette transition peut s’avérer compliquée. Heartstopper a aussi le don pour brasser tous les sujets imaginables, que ce soit les nuances de l’homosexualité et de la bisexualité, ou même la question de l’asexualité et de l’aromantisme. À chaque fois, la série le fait avec goût, en plaçant systématiquement les bons mots dans la bouche de ses personnages et il n’y a aucune fausse note. C’est mignon tout plein, quitte à perdre un petit peu en réalisme — pense-t-on réellement que deux garçons de 16 ans passeraient autant de temps à se câliner sans jamais envisager plus ? —, mais peu importe. C’est le ton assumé de la série et c’est si bien maîtrisé que l’on ne peut pas le lui reprocher.
On s’en doutait au vu de la première saison, cette suite le confirme : l’adaptation par Alice Oseman de sa propre série de romans graphiques est excellente et il n’y a aucune raison de s’inquiéter pour la saison suivante, déjà commandée. Les acteurs vieillissent plus rapidement que leurs personnages, c’est un défi classique quand on veut filmer des adolescents sans laisser passer un an entre chaque saison dans la fiction, mais ils restent tous excellents dans leur rôle. J’espère que Netflix ne tardera pas trop pour la suite, mais je ne me fais aucune inquiétude : ce sera sans aucun doute aussi bien. Vivement !
Même si j’ai été surpris de voir Instagram autant mis en avant. C’est probablement le réseau social que des jeunes de 16 ans utiliseraient pour échanger, mais l’app est constamment visible sur leurs smartphones, nommée dans leurs conversations et même les échanges privés se font par son biais. Le partenariat avec Meta était peut-être un poil exagéré. ↩︎