Good Trouble, Freeform
Malgré ses défauts, j’avais beaucoup aimé The Fosters, au point de ne pas vouloir quitter tout de suite cette famille si attachante. Cela tombe bien, Good Trouble est un spin-off qui se concentre sur deux personnages, Callie et Mariana, pendant leurs premières années au travail. Elles décident de vivre en colocation et se retrouvent à « La Coterie », une sorte de communauté de colocataires placée au-dessus d’un ancien théâtre. L’idée des créateurs est assez transparente : former une nouvelle famille choisie autour des deux personnages, après celle constituée dans The Fosters. Un concept intrigant et qui fonctionne assez bien… du moins, tant que l’on s’intéresse aux personnages. C’est la limite de cette nouvelle série, je trouve que la galerie de personnages a du mal à tenir sur la durée. Peut-être parce qu’il y en a trop d’un coup, il est difficile de leur accorder autant d’attention à tous. Sûrement aussi parce que la recette s’use un petit peu au fil des années et que la quête constante du drame finit par fatiguer. Certaines intrigues sont intéressantes, même si Good Trouble a tendance à s’égarer en cours de route. Par exemple, les carrières professionnelles des deux héroïnes sont vite de simples excuses pour faire avancer l’histoire, souvent de manière caricaturale d’ailleurs. Plusieurs personnages ne semblent exister que pour créer des péripéties et sans forcément une bonne idée derrière.
Good Trouble aurait peut-être bénéficié d’un format plus moderne, avec moins d’épisodes par saison et une histoire resserrée. En l’état, je dois dire qu’à la fin de la quatrième saison et près de 70 épisodes, je suis lassé. J’ai découvert en préparant l’article qu’une cinquième et ultime saison avait été diffusée, même si elle n’est pas encore proposée sur Disney+. Peut-être qu’en laissant un petit peu de temps, j’aurai envie de m’y remettre, mais je suis assez sceptique. En y repensant, les meilleurs moments qui me restent en mémoire sont ceux où la famille Foster faisait un saut et c’est bien le signe que le spin-off a du mal à exister en tant que tel. Il y a bien quelques éléments sympathiques au-delà de l’héritage de The Fosters — c’est finalement assez rare de voir une œuvre aussi diverse, même s’il y aurait à redire1 —, mais j’aurais clairement préféré une série toujours centrée sur la famille, où l’on aurait pu suivre les évolutions de chaque personnage sur plusieurs années. Se concentrer uniquement sur Mariana et Callie me semble finalement assez injuste pour tous les autres et je crois qu’une saison spéciale supplémentaire de la série originale quelques années plus tard m’aurait bien davantage convaincu. Good Trouble m’a au moins permis de quitter les personnages en douceur sur plusieurs semaines, c’est toujours ça.
Le traitement réservé à Gael me reste en travers de la gorge : supposé bisexuel, le personnage a quelques relations avec des garçons, avant de devenir strictement hétérosexuel. Pour le coup, on a vraiment l’impression que sa bisexualité a servi d’argument pour vendre la série, sans réelle volonté d’en faire quoi que ce soit. ↩︎