Echo, Disney+
Découvert dans l’oubliable série Hawkeye, le personnage de Maya Lopez a fait si forte impression qu’il a droit à sa propre série qui vient gonfler un petit peu l’univers cinématographique de Marvel. Il faut dire que cette héroïne est non seulement amérindienne, elle est aussi sourde, une ouverture à deux minorités encore bien trop rare dans l’industrie. J’étais curieux de voir ce que cela pouvait donner et… ce n’est pas beaucoup plus mémorable, malheureusement. Echo est principalement intéressante par la place faite à la culture amérindienne d’une part et à la surdité de l’autre, les deux étant d’ailleurs fort bien représentés. Alaqua Cox est très bien dans le rôle titre et son handicap est traité de manière positive, ce qui est un changement agréable. Malgré tout, cela aurait été mieux avec un vrai scénario ou en tout cas une histoire digne de ce nom. Au lieu de ça, on a une sorte d’arc narratif sans intérêt entre querelles familiales et le personnage de Wilson Fisk qui mériterait de mourir pour de bon pour libérer cette branche du MCU.
Le premier épisode partait pourtant bien justement, avec l’impression de ne pas savoir où on va terminer et la surprise quand l’héroïne tire sur le grand et gros mafieux que l’on avait découvert avec Daredevil. Je trouvais l’idée de le tuer d’entrée de jeu assez brillante, pour laisser ensuite Echo mener vers une toute autre direction. Las, c’était une fausse piste et les scénaristes ont sorti la carte toujours aussi improbable de la simple blessure. C’est d’autant moins crédible qu’il a quand même perdu un œil dans l’opération, mais enfin, l’univers de Marvel est un petit peu magique après tout. Dommage toutefois de ne rien en faire d’intéressant par la suite. Peut-être que Vincent D’Onofrio a atteint les limites de son personnage, peut-être qu’on lui demande toujours de jouer la même chose, quoi qu’il en soit, on en a bien assez vu de lui dans ce rôle. Et le reste n’est pas beaucoup plus intéressant, toutes les intrigues secondaires sont téléphonées et la série est comme sur des rails. Plus étonnant encore, elle s’interrompt brutalement après cinq épisodes seulement et alors qu’on attend toujours le commencement d’une véritable intrigue.
Le personnage de Maya Lopez méritait mieux que cette création étrange qui paraît rétrospectivement assez dédaigneuse pour les minorités qu’elle devrait célébrer. Si l’on peut faire de la place pour les Amérindiens et les handicapés, il ne faudrait pas exagérer et se contenter d’une petite place, tout de même. Bref, passez votre chemin.