Désenchantée, Netflix (saison 3)
Désenchantée se conclut avec une troisième saison de dix épisodes, après deux saisons découpées en deux parties. On sent que Matt Groening a obtenu de Netflix cette extension pour terminer sa série d’animation et on sent aussi qu’il aurait pu tirer vingt épisodes de ce final. Le scénario part dans tous les sens et tente de rassembler toute la folie de ce qui précède en dix épisodes pleins à craquer, dont un rallongé sur la fin. Comme toujours, l’humour n’est pas toujours au rendez-vous et j’ai même envie de dire qu’il ne l’est quasiment plus ici. De toute manière, cela fait longtemps que Désenchantée s’était éloignée de sa satire initiale de Game of Thrones pour aborder des sujets bien plus sérieux et ces dix épisodes semblent pousser encore plus loin l’idée de traiter de sujets sérieux. Le deuil occupe une part importante de cette fin et tous les personnes doivent affronter leur passé et toutes les terribles actions qu’ils ont pu commettre ou affronter. On reste sur une série d’animation globalement comique, mais Matt Groening n’a jamais semblé aussi peu intéressé par le gag facile et préfère au contraire creuser ses personnages et leur psychologie tourmentée bien plus complexe que dans bien des œuvres tournées en images réelles.
Ce qui rend d’autant plus mélancolique face à ce qui est indéniablement une fin bien fermée, avec un traitement réservé à tous les personnages principaux et même secondaires d’importance. Désenchantée pense à tout le monde et se termine à contre-pied, avec une fin nettement moins sombre qu’on pouvait l’envisager. J’aurais pourtant apprécié de voir encore davantage des aventures de Bean avec la magie et la « stience », mais peut-être qu’il valait mieux s’en tenir là. L’incroyable inventivité de cet univers restera en tout cas longtemps en mémoire et même si toutes les idées n’ont pas abouti, on ne peut pas nier le travail réalisé sur cette création pour Netflix. Chapeau, Matt Groening.