Derrière la façade, Netflix
Un couple essaie de vendre sa maison, trois couples cherchent à l’acheter… résumée ainsi, Derrière la façade frôle directement l’ennui. Sauf que la série de Netflix n’utilise cette base que comme un vague prétexte pour imaginer une histoire assez folle, où chaque épisode regorge de rebondissements et de coups de surprise. Ce serait usant si ce n’était pas pris à la légère et fort heureusement, Liz Fedlman a le bon goût de ne pas se prendre trop au sérieux. Le résultat est délirant d’un bout à l’autre, la série en fait constamment trop avec des situations invraisemblables et des personnages totalement irrationnels et à force de trop en faire, la création de Netflix fait pile ce qu’il faut. À condition d’accepter de laisser toute mesure à l’entrée, le résultat est assez réjouissant et porté, il faut le souligner, par un casting très efficace. Lisa Kudrow en tête est parfaite dans le rôle de la mère éplorée suite à la mort de son fils tué dans un accident. C’est d’ailleurs cette mort qui est le point de départ à toutes les intrigues annexes, tout l’enjeu pour les vendeurs étant de se débarrasser de la maison au plus vite, avant que les acheteurs ne réalisent la supercherie.
Je n’irais pas jusqu’à prétendre que Derrière la façade est une œuvre politique, n’exagérons pas. Néanmoins, la série fait mouche à plusieurs reprises sur la société américaine, son attrait pour les armes et l’argent : c’est un concentré et sous couvert d’une comédie noire, la critique n’est jamais loin. Même si l’ambiance reste celle un peu foutraque d’un enchaînement de péripéties toutes encore plus folles que les précédentes, un joyeux bazar qui ne peut pas faire de mal de temps en temps.