Le Décaméron, Netflix
Adaptation moderne des nouvelles du XIVe siècle écrites par Boccace, Le Décaméron commence sur une base d’humour noir dans un Florence infesté par la peste. J’ai d’abord pensé à ces caricatures médiévales, un sous-genre qui peut bien fonctionner, comme la deuxième saison de Miracle Workers ou même plus directement 1670, l’ont montré. Il y a de ça, avec ces nobles ridicules qui atterrissent tous dans une villa isolée et qui décident de vivre en faisant la fête et en ignorant le monde qui brûle autour d’eux. Les deux ou trois premiers épisodes sont excellents dans cette lancée, puis les scénaristes décident qu’ils ne veulent pas seulement d’une farce absurde et que leur série doit aussi être sérieuse. Des personnages sont tués, les autres sont forcés d’évoluer et l’ensemble tient de moins en moins bien, à mon avis. Je comprends bien l’idée de creuser les psychologies et de ne pas se contenter de l’humour un peu facile des débuts. Je ne crois pas que Le Décaméron s’en sorte aussi bien toutefois et la série se perd peu à peu à vouloir gagner en sérieux en introduisant des menaces successives.
Il faut dire que les personnages sont surtout insupportables et ils peinent à exister au-delà des caricatures initiales. La série de Netflix peine à tenir sur la durée et même s’il y a des évolutions indéniables sur certains personnages, je trouve qu’on ne s’intéresse pas suffisamment à eux pour nous intéresser réellement. Le Décaméron aurait sans doute mieux fait de rester sur un format plus court et assumer son côté ridicule. En l’état, il y a de gros problèmes de rythme et sans aller dire que je me suis ennuyé ferme, j’ai trouvé le temps long à quelques reprises. Dommage, car le casting était prometteur avec notamment Tanya Reynolds qui avait fait forte impression dans Sex Education, Saoirse-Monica Jackson qui m’avait fait éclater de rire dans Derry Girls et bien entendu Tony Hale, inoubliable dans Arrested Development. Il y avait bien assez pour imaginer une comédie résolument absurde qui n’essaie pas à tout prix d’être autre chose. Dommage.