The Crown, Netflix (saison 6)
Suite et fin pour l’impressionnante série de Peter Morgan sur le règne d’Elizabeth II. La saison précédente avait renouvelé tout le casting et lancé The Crown dans l’époque moderne, avec un angle posé tout particulièrement sur la trajectoire de Diana. Sans jamais évoquer sa mort toutefois, et pour cause, c’est le sujet central de la première moitié de cette ultime saison. S’il sert d’introduction, l’accident mythique du tunnel du point de l’Alma n’est toutefois pas évacué rapidement et les premiers épisodes s’attachent à retracer la fin de vie difficile de la princesse. J’avais déjà noté à quel point Elizabeth Debicki était incroyable dans ce rôle et cela se confirme dans la suite. C’est bien simple, on ne voit qu’elle tant qu’elle reste à l’écran et elle incarne merveilleusement bien Diana, avec toutes ses contradictions, entre son attirance pour la célébrité et les lumières et son désir de vie plus simple et intime. Je ne sais pas si les scénaristes ont beaucoup, voire trop, romancé et peu m’importe. Le résultat pousse une tension croissante jusqu’aux fameux accident, avec des séquences toujours parfaitement jouées et si touchantes.
The Crown a de moins en moins de support historique au fur et à mesure que l’on s’approche du présent, c’est logique. Il a fallu compenser avec des intrigues plus personnelles et forcément plus inventées que rapportées. Est-ce un problème pour autant ? Je n’ai pas trouvé, parce que Peter Morgan a toujours choisi de glisser des séquences intimes au milieu de l’Histoire connue de tous. Un épisode est ainsi consacré aux dernières années de Margaret, la sœur de la Reine, et je l’ai trouvé touchant. Les deux frères, Harry et William, occupent aussi une place majeure, comme dans la vraie vie, et la série le fait bien, même si le changement d’acteurs a été particulièrement mal géré. Au beau milieu de la saison et alors qu’il ne s’écoule en réalité qu’un an ou deux, les jeunes acteurs découverts dans la saison 5 sont remplacés par deux nouveaux qui, s’ils sont très corrects eux aussi, n’ont rien à voir avec les précédents. Ils sont bien trop âgés pour leurs personnages dans un premier temps et il m’a fallu plusieurs épisodes pour m’habituer.
En revanche, Imelda Staunton reste toujours aussi parfaite et la fin de son règne est joliment illustrée. J’ai en particulier apprécié toute la thématique autour de la possibilité de son abdication et ses hésitations à ce sujet. C’est un sujet éminemment personnel et par conséquent largement inventé, ce qui n’est pas un problème pour moi. Le scénario gère remarquablement bien cet aspect et le dernier épisode est lui aussi assez touchant. Je reste toujours plus circonspect sur le choix de Dominic West et je crois que c’était une erreur de casting. Pas de quoi entacher toutefois mon avis global : The Crown a été une grande série dès son premier épisode et jusqu’à la fin et sa réussite force le respect.