Breeders, FX
Paul et Ally ont deux enfants, Luke et Ava et les quatre forment une famille londonienne tout ce qu’il y a de plus banale, sauf que les parents ont beaucoup de mal à éduquer leurs enfants. Le pire, c’est pour Paul qui entre dans des colères noires pour un rien et passe son temps à engueuler ses enfants avec une violence assez surprenante, surtout dans la première saison quand ils sont encore tout jeune. C’est comme ça dans cette famille plus courante probablement qu’on peut l’imaginer et Breeders se construit et évolue à partir de ce point de départ pour former une série de plus en plus réussie.
Paul est incarné par Martin Freeman qui a aussi co-créé la série avec Simon Blackwell — connu notamment pour son travail à l’écriture sur l’excellente Veep — et qui s’est apparemment inspiré de son propre vécu pour imaginer le personnage. La violence de ses colères est ce qui surprend le plus au départ, avec un curieux mélange entre humour noir et drame. C’est la meilleure réussite des premiers épisodes : la création de FX surprend constamment le spectateur qui ne sait pas sur quel pied danser. Faut-il en rire ou s’inquiéter pour ces pauvres gamins malmenés par un père colérique ? Le point de départ est bon, mais je trouve que la saison tombe très vite dans la redite et ces colères incessantes finissent par être lassantes. Fort heureusement, Breeders a l’excellente idée de laisser passer quelques années avant la deuxième saison et d’introduire des enfants plus âgés, autour de 10 et 13 ans. L’adolescence permet à Luke et Ava de mieux exister et surtout d’externaliser un mal-être sensible dès le départ, avec notamment de l’anxiété causée par le père dans le cas du premier. C’est un point de départ pour une série renouvelée et la troisième saison, en particulier, est bien meilleure. Elle prend le temps de creuser tous les personnages et s’éloigne de l’humour noir un peu répétitif des débuts pour offrir une épaisseur psychologique que je n’envisageais pas après quelques épisodes.
FX a renouvelé Breeders pour une quatrième saison et c’est sans aucun doute une bonne idée. Martin Freeman et Simon Blackwell ont eu un petit peu de mal à trouver le bon rythme au départ, mais le rythme de croisière est désormais excellent et j’ai hâte de voir la suite.