Boots, Netflix

Boots, Netflix

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Inspirée d’une histoire vraie, Boots suit les pas d’un jeune gay pendant sa formation au sein des Marines américains juste avant la première guerre du Golf. On est au début des années 1990, l’homosexualité n’est pas du tout tolérée au sein de l’armée américaine et tout particulièrement pas dans ce corps de l’armée qui en fait des caisses en matière de virilité et qui vante son entraînement volontairement dégradant. C’est d’ailleurs un des angles de cette création Netflix, qui recrée Full Metal Jacket et cite même le classique de Stanley Kubrick dans un étonnant moment méta. Néanmoins, l’enjeu n’est pas uniquement l’entraînement masculiniste à outrance de jeunes hommes à peine sortis de l’adolescence, avec tous les problèmes que cela peut engendrer, même si c’est une thématique abordée par Andy Parker. L’originalité de Boots et ce qui fait, selon moi, son intérêt, c’est bien l’angle sur l’homosexualité qui est parfaitement mené.

Non pas seulement, même si cela en fait partie, en rappelant à quel point ces marines peuvent avoir des comportements très gays. La série ne manque pas de le rappeler avec des scènes assez équivoques (🍑) et évidemment difficiles à résister pour le personnage principal qui préfère les hommes. De manière plus significative toutefois, Boots affronte le sujet de l’homophobie institutionnalisée en intégrant le parcours d’un sergent-instructeur gay dans le placard, qui débarque sur la base d’entraînement pour fuir une histoire d’amour lors de sa précédente mission. Même si ce n’est pas son arc narratif principal, la création de Netflix retrace leur amour de manière assez délicate tout en dénonçant de façon très efficace les situations impossibles auxquelles sont soumis les militaires gays. Sullivan fait office de modèle pour Cam et en même temps de repoussoir : peut-on vraiment vivre comme ça ? La question se pose jusqu’à la fin et Boots y répond provisoirement, tout en faisant le lien avec la guerre qui va s’abattre sur ces nouveaux soldats encore si innocents. On ne sait pas encore si Netflix a prévu une suite, mais j’espère que c’est le cas, déjà parce que Miles Heizer est très bien dans ce rôle, même s’il ne fait absolument pas les 17 ans de son personnage. Reprendre l’histoire quelques années plus tard permettrait de mieux se caler sur l’âge de l’acteur et pourrait creuser le sujet de l’homosexualité cachée dans le monde militaire.

D’ici là, les huit épisodes qui composent la première saison Boots sont très bien, même si j’aurais aimé une série un petit peu plus longue. Ce format raccourci est désormais courant pour le service de streaming et c’est souvent trop court, au détriment de quelques personnages secondaires un peu éclipsés. Malgré tout, je ne boude pas mon plaisir, j’ai passé un très bon moment et j’espère en voir plus.

Informations

Année : 2025

  • Nationalité :
  • États-Unis
  • Genres :
  • Comédie
  • Drame
  • War & Politics

Durée : 8 épisodes