Black Mirror, Netflix (saison 7)

Black Mirror, Netflix (saison 7)

Publié le

Qui aurait pu prédire que Black Mirror allait avoir une telle longévité ? Pourtant, quatorze ans après la diffusion de la première saison et alors que ses premières prédictions sont quasiment entrées dans notre quotidien, la création de Charlie Brooker n’a pas dit son dernier mot. La meilleure preuve est peut-être le premier épisode de cette septième saison, « Des gens ordinaires », qui est certainement un des plus poignants et terrifiants de l’ensemble. Le concept est pourtant assez banal, c’est l’exécution qui est parfaitement glaçante d’un bout à l’autre. Cette idée de pousser les logiques du capitalisme à leur extrême, en faisant d’une entreprise privée la seule responsable de la survie, est aussi simple que brillante. La descente aux enfers du couple est particulièrement convaincante et au-delà du scénario, il faut saluer le travail du duo d’acteurs : Chris O’Dowd comme Rashida Jones sont tous deux excellents et contribuent grandement au succès de l’épisode.

Après une telle entrée en matière, Black Mirror doit forcément céder un petit peu le pas par la suite. Néanmoins, je n’ai pas trouvé qu’il y avait de mauvais épisodes et la saison tient remarquablement bien dans l’ensemble, avec un retour à la science-fiction au sens large et quelques variations quand même. Le deuxième épisode, « Bête noire », joue ainsi sur le concept du multivers quantique, avec une excellente idée qui aurait été bien trouvée dans un Marvel : changer la réalité en direct, en puisant dans un autre univers. Il faut noter au passage le génie marketing de Netflix, qui a diffusé deux versions de l’épisode pour tromper les spectateurs. « Hotel Reverie » qui suit est plus conventionnel, ce qui n’empêche cette histoire d’amour d’être très touchante et elle m’a rappelé l’excellent « San Junipero » de la troisième saison.

« Plaything » était amusant, sans plus même si c’est déjà ça. Sautons un épisode pour le moment pour évoquer le dernier de la saison, qui est lui aussi fun. « USS Callister: Into Infinity » est la suite de l’épisode de la saison 4 qui imaginait déjà une variante cauchemardesque de Star Trek, et c’est quasiment un long-métrage avec son heure et demi plus légère que la moyenne de la série, ce qui ne fait jamais de mal. Vers la fin, je retiendrais surtout « Eulogy », sixième épisode nettement plus fort et original. Il fait appel à la technologie pour replonger un homme dans des souvenirs douloureux et c’est l’occasion d’une découverte assez triste. Paul Giamatti est très bien dans le rôle principal et c’est une petite histoire simple et belle. C’est dans ces moments-là que Black Mirror s’en sort le mieux, quand son postulat de départ lui permet d’aller vers d’autres horizons.

Informations

Toutes les saisons

Année : 2025

  • Nationalité :
  • Royaume-Uni
  • Genres :
  • Science-Fiction & Fantastique
  • Drame
  • Mystère

Durée : 6 épisodes