Black Doves, Netflix
Créé par Joe Barton que j’avais découvert dans la très bonne Giri/Haji, Black Doves est une série à classer dans la catégorie « classique, mais bien fait ». C’est un thriller d’espionnage pas très original quand on le résume, avec une crise diplomatique entre Chine et États-Unis par l’intermédiaire du Royaume-Uni où l’ambassadeur chinois meurt, avec des espions infiltrés au cœur du pouvoir et à l’insu de tous et avec de nombreux morts sur le chemin. Les six épisodes qui constituent la première saison sont parfaitement rythmés et tiennent en haleine jusqu’au bout, avec une résolution satisfaisante du mystère et suffisamment de pistes ouvertes pour une suite. Ce qui tombe bien, Netflix avait commandé une deuxième saison avant même la diffusion de celle-ci, belle preuve que le service de streaming croit à cette création originale portée par une Keira Knightley en grande forme. L’actrice est indéniablement un point fort, avec un rôle qui la change un petit peu de ses prestations habituelles, entre maman aimante et violence extrême. Le succès de Black Doves lui doit beaucoup, tout comme à Ben Wishaw que j’ai retrouvé avec un plaisir intact et qui compose un excellent tueur à gage, détruit par son métier et pourtant encore plein d’espoir et d’amour.
Comme tous les thrillers de ce genre ou presque, celui-ci ne brille pas par son réalisme. Il faut accepter que les balles atteignent plus facilement les cibles quand elles sont tirées par les personnages principaux et il y a plusieurs rebondissements capillotractés qui demandent un peu de tolérance de la part du spectateur. Cela dit, regarde-t-on vraiment une série comme Black Doves avec l’espoir de découvrir une œuvre réaliste et crédible ? Je n’ai pas été gêné par ces quelques facilités, d’autant que le scénario reste un minimum crédible, au moins dans les grandes lignes. J’ai aussi, forcément, apprécié le côté moderne du scénario, qui ne discrimine pas l’usage de la violence en fonction du genre et dont l’un des personnages principaux est gay, sans que ce soit jamais un sujet. Cela n’a l’air de rien, mais c’est encore trop rare dans ce genre de grosses productions axées action. En bref, même s’il y a bien quelques défauts ici ou là, j’ai passé un très bon moment devant Black Doves et c’est bien l’essentiel. J’ai hâte de découvrir la suite, bien lancée par le dernier épisode qui introduit quelques pistes intrigantes.