Avatar : Le dernier maître de l’air, Nickelodeon
Je ne connaissais la série animée que de nom quand j’ai regardé son adaptation pour Netflix et comme je l’ai appréciée à mon grand étonnement, j’ai décidé de donner une chance à l’originale. Avatar : Le dernier maître de l’air a eu un succès fou lors de sa diffusion originale au milieu des années 2000 et elle reste culte, pas seulement pour les enfants comme je pouvais le croire initialement. De fait, après avoir regardé ses trois saisons et la soixantaine d’épisodes qui les composent, je comprends mieux pourquoi. Même si la création de Nickelodeon vise un public jeune, des adultes peuvent aussi très bien y trouver leur compte, même si la simplicité de certaines bases et intrigues n’en sera sans doute plus qu’apparente. Même si la géopolitique simpliste de l’univers reste bien présente, j’ai aussi été étonné par la profondeur de l’ensemble, qui est bien plus riche que je l’imaginais au départ. De même, la noirceur de l’intrigue est bien réelle et même s’il n’y a quasiment aucune mort, la cruauté n’en est pas moins réelle et intense par endroits.
Plus que la lutte d’Aang contre le seigneur du feu Ozaï qui sert de fil rouge à toute la série, c’est la construction des personnages principaux et la cohésion du groupe que j’ai trouvé réussies. Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzko ont bien réussi à creuser les psychologies de leurs jeunes personnages, malgré quelques facilités et traits de caractère un petit peu trop récurrents. Dans l’ensemble, le groupe se tient bien, leurs évolutions sont bien amenées et cohérentes… bref, c’est d’un très bon niveau, bien plus que je l’imaginais pour une série d’animation destinée à un public jeune. Le parcours du héros est particulièrement intéressant, grâce à ses doutes et faiblesses qui le rendent particulièrement crédible. Celui de Zuko est aussi remarquablement mené et si j’avais peur face à la première saison de Netflix de rester dans une opposition binaire un peu bête, la série animée est en réalité bien plus riche. En revanche, je me serais bien passé des intrigues amoureuses qui sont toutes strictement hétérosexuelles et d’une banalité affligeante.
Avatar : Le dernier maître de l’air souffre de son format imposé et il y a un nombre trop élevé à mon goût d’épisodes de remplissage, où l’intrigue n’avance pas. Paradoxalement peut-être, c’est particulièrement vrai dans la troisième saison, celle qui devrait pourtant être la plus intense. Malgré ces critiques, j’ai regardé la série de Nickelodeon avec grand plaisir d’un bout à l’autre et j’ai abandonné les personnages avec regret à la fin. C’est bien la preuve qu’en dépit de quelques faiblesses, c’est une réussite qui mérite encore le détour, près de vingt ans après sa diffusion originale.