Astérix & Obélix : Le Combat des chefs, Netflix

Astérix & Obélix : Le Combat des chefs, Netflix

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Vingt-trois ans1 après son excellent Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, Alain Chabat n’en a manifestement pas fini avec Astérix et après le long-métrage en images réelles, voici une série d’animation. Un choix intrigant, notamment parce que la longueur d’un album de bande-dessinée semble mal se prêter à une série, mais il faut dire que l’intrigue de base a davantage servi de cadre, pour ne pas dire de prétexte, que de source précise. ‌Astérix & Obélix : Le Combat des chefs prend ainsi d’importantes libertés avec le septième album de René Goscinny et Albert Uderzo, ce qui n’est aucunement un problème, comme le succès du film de 20021 l’a bien prouvé. J’espérais que le cinéaste et comédien retrouve tout ce qui avait la réussite de sa précédente adaptation et de son travail de manière générale. Hélas, le compte n’y est pas et heureusement que la série portée par Netflix reste courte, sinon l’ennui n’aurait pas été loin.

Je n’irais pas jusqu’à dire que l’on revient aux adaptations catastrophiques qui ont entouré Mission Cléopâtre, ce serait exagéré et même insultant. Alain Chabat reprend pas mal d’idées de son film, en modernisant l’univers d’Astérix à travers les noms des personnages secondaires (Metadata n’est pas mal, j’aime bien aussi Fastanefurius) et les clins d’œil visent le public plus international du service de streaming. Même s’il y a quelques références bien franchouillardes (le slogan de Mitterand en 1981, il fallait oser), on évoque surtout Star Wars, l’Univers cinématographique Marvel ou encore les parcs Disney… au point que l’on se demande parfois si Disney+ n’aurait pas été un meilleur candidat pour accueillir la série. J’ai trouvé toutefois ces références toujours un petit peu trop forcées, surtout sur les derniers épisodes. Les allusions ne sont pas discrètes — ne parlons pas du Tudum, qui aurait été vaguement amusant dans une bande-annonce, et encore — et surtout, il manque à ‌Astérix & Obélix : Le Combat des chefs son propre univers auto-suffisant, alors que c’était précisément le point fort du film d’Alain Chabat. Si on enlève ces clins d’œils modernes, que reste-t-il ? Une histoire enfantine, pour ne pas dire simpliste, qui peinera à intéresser les adultes.

J’ai aussi trouvé le casting assez faible dans l’ensemble. On a eu tant d’acteurs qui ont donné leurs voix à ces personnages, c’est évidemment difficile de se faire une place avec un tel héritage. Sans remonter jusqu’à Christian Clavier et Gérard Depardieu, je trouve que les choix d’Alexandre Astier pour ses deux adaptations étaient bien meilleurs. Ici, je ne retiens vraiment personne, ni Alain Chabat pour Astérix, ni Gilles Lellouche pour Obélix (peut-être à cause de ses passages devant les caméras pour le même rôle) et encore moins Thierry Lhermitte dans celui de Panoramix, quelle drôle d’idée. C’est un casting bien français et pas très moderne, même si Anaïs Demoustier apporte un brin de fraicheur au milieu de tout ça, brin vite gâché par la présence malheureuse et difficile à ignorer (quelle voix, c’est sûr…) de Gérard Darmon. J’espère vraiment que ce choix de casting était ancien et pas une manière pour le réalisateur de soutenir son vieil ami… Pour ne pas finir sur cette triste note, salons le travail effectué sur l’animation : à mi-chemin entre le dessin à l’ancienne et la 3D moderne, j’ai trouvé que c’était une réussite.


  1. Eh oui… ↩︎ ↩︎

Informations

Année : 2025

  • Nationalité :
  • France
  • Genres :
  • Animation
  • Action & Adventure
  • Comédie
  • Kids
  • Science-Fiction & Fantastique

Durée : 5 épisodes