As We See It, Prime Video
Trois jeunes adultes sur le spectre autistique et leurs combats au quotidien pour paraître « normaux » dans société neurotypique. Remake américain d’une série israélienne, As Wee See It fait le pari de présenter ce quotidien parfois difficile, mais sans tomber dans le pathos excessif ou à l’inverse dans l’angélisme et surtout sans en faire une comédie aux dépens des personnes sur le spectre. On peut saluer à ce sujet le casting composé de trois acteurs qui sont eux aussi autistes et qui apportent ainsi une crédibilité indéniable au projet. Jason Katims connaît aussi bien ce sujet, puisque son propre fils a aussi été diagnostiqué du syndrome d’Asperger.
Avec un tel contexte, As We See It tombe juste avec ces trois personnages particulièrement bien définis. Cela n’empêche pas la série d’Amazon Prime Video de tomber parfois dans les clichés un petit peu faciles, notamment sur la sociabilisation difficile. Les trois locataires de l’appartement ont, chacun à leur manière, du mal à s’intégrer à la société et à « passer » pour neurotypique, ce qui reste leur principal désir. C’est d’ailleurs troublant à quel point les scénaristes semblent éviter le sujet, ce qui aurait pu être un impair ailleurs, mais ce qui transcrit la volonté profonde des personnages. Même s’il y a des passages obligés, on peut saluer le travail effectué sur la psychologie des personnages et le trio parvient en une poignée d’épisodes à offrir une crédibilité et une synergie inattendue.
Cette première saison parvient à normaliser le spectre autistique et le présenter comme un handicap pour s’intégrer à la société, certes, mais aussi comme une force et un avantage. C’est peut-être la plus grande réussite d’As We See It et c’est un point de vue encore trop rare dans la fiction. Rien que pour cela, la création d’Amazon vaut le détour, en espérant qu’elle aura une suite.