Alice in Borderland, Netflix (saison 2)
J’avais bien apprécié le début de la première saison d’Alice in Borderland et même si la fin de de cette adaptation d’un manga japonais m’avait laissé sur ma faim, j’étais prêt à donner une chance supplémentaire à Shinsuke Satō. Grossière erreur. Alors que les épisodes initiaux étaient tous bien rythmés et il n’y avait pas trop de temps morts, ces huit nouveaux épisodes semblent au contraire participer à un concours des récits les plus lents et vides. Cela commence plutôt bien pourtant, avec quelques jeux bien trouvés pour pimenter les premiers épisodes, mais plus on avance dans la série et moins elle a de choses à dire. Paradoxalement, ses épisodes s’allongent jusqu’au final qui est d’une longueur à la limite du supportable, tout en offrant une conclusion somme toute assez banale à l’ensemble.
C’était déjà le cas dans la saison précédente, mais cela m’a encore plus frappé ici : Alice in Borderland passe son temps à expliquer en boucle ses règles. À chaque nouvelle partie, l’ordinateur commence par énoncer les règles du jeu, puis les personnages les répètent ou les paraphrasent, souvent plusieurs fois de suite. C’est tant mieux pour le spectateur un petit peu distrait, mais la sensation de remplissage devient de plus en plus forte. Pour ne rien arranger, les personnages passent un temps fou à exprimer des émotions bien peu originales et qui sont présentées comme des révélations incroyables. Et si cela ne suffisait pas, la série échoue à faire mourir ses personnages, avec une accumulation de scènes totalement ridicules vers la fin, où des agonisants papotent entre eux et même se déplacent encore, après avoir reçu plusieurs coups de couteau, voire plusieurs balles. Les scénaristes ont-ils lâché l’affaire ? En tout cas, il faut saluer le professionnel des jeunes acteurs qui ne laissent rien transparaître et qui jouent avec tout le sérieux demandé par cette histoire qui assume pleinement son côté premier degré.
Au fond, le meilleur moment dans cette deuxième saison d’Alice in Borderland, c’est le soulagement quand ça s’arrête enfin.