1670, Netflix
Comment résumer 1670 ? Commencez avec une bonne dose de Monty Python pour l’absurde et les anachronismes, ajoutez l’humour d’un faux documentaire dans l’esprit de What We Do in The Shadows et déplacez le tout dans la Pologne du XVIIe siècle et cela vous donnera une vague idée. Cette série polonaise portée par Netflix imagine un documentaire qui se déroule dans un village paumé en 1670, où deux nobles sont en conflit pour le contrôle des lieux. C’est le point de départ en guise d’excuse pour un concentré de séquences délirantes, parfois face caméra tant qu’à faire dans le ridicule, où les personnages présentent leurs tracas du quotidien et, comme toujours, parlent de notre société contemporaine de manière détournée. L’anachronisme est partout, en particulier avec le personnage d’Aniela, la fille de Jan Paweł — qui compte bien devenir le Jean-Paul le plus célèbre de l’histoire de la Pologne —, bien du genre à tenter d’avertir la population sur les risques du réchauffement climatique qu’on annonce dans 380 ans. Ce n’est pas la seule toutefois qui tente de bousculer un ordre social très ancien et figé, c’est un petit peu la base de la série.
Si 1670 se veut délirante, ce n’est pas pour autant une raison pour ne pas délirer sérieusement. J’ai été bluffé par la qualité de la reconstitution historique, des costumes aux décors naturels, tout est recréé avec beaucoup de soin. Le casting est également excellent, tout particulièrement Bartłomiej Topa, un acteur polonais prolifique que je découvrais à cette occasion et qui est parfait dans le rôle du père de famille. J’ai aussi retrouvé avec plaisir la jeune Martyna Byczkowska, croisée il y a peu dans Les Débuts, une autre série polonaise pour Netflix et dont le jeu est d’une rare intensité dans les deux cas. 1670 ne se prend pas trop au sérieux toutefois et les huit épisodes d’une trentaine de minutes sont tous excellents. Je recommande chaleureusement à tous ceux qui apprécient l’absurde.