Voile vers Sarance, Guy Gavriel Kay

Voile vers Sarance, Guy Gavriel Kay

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Plus jeune, j’avais dévoré une partie de l’œuvre de Guy Gavriel Kay, entre fantasy et romans historiques. Lui qui s’est formé avec Tolkien — il a participé à l’édition du Silmarion — ne part jamais dans des récits très portés sur la magie et le fantastique, mais il les infuse par petites touches tout en offrant une plongée toujours parfaitement documentée dans un contexte historique qui varie d’une saga à l’autre. Je n’avais pas tout lu néanmoins et c’est avec une vraie curiosité que j’ai ouvert bien des années plus tard Voile vers Sarance. Ce roman constitue le premier volet de La mosaïque sarantine, que l’on pourrait qualifier de fresque byzantine qui se déroule dans un univers parallèle à l’empire Byzantin du VIe siècle. Comme son titre le suggère, on avance ici vers Sarance, l’équivalent de Constantinople, et le roman se concentre sur le parcours de Crispin, mosaïste de Batiare (notre Italie) appelé par l’Empereur pour travailler sur un immense projet.

Dans la nouvelle traduction proposée par les éditions L’Atalante que j’ai lue, Voile vers Sarance est long de 528 pages et le rythme n’est pas intense, avec relativement peu d’action. Guy Gavriel Kay prend son temps pour poser son univers et déployer toutes les connaissances historiques accumulées en amont, tant sur la géographie que sur les forces en présence, en passant par toute la culture. Ce n’est pas un défaut toutefois, à moins d’espérer une œuvre de fantastique bourrée d’extraordinaire. Elle est assez pauvre en la matière, mais j’ai trouvé que les touches disséminées pendant le récit n’en sont que plus fortes et intéressantes. Le roman est facile à lire à condition de faire un minimum attention aux noms. C’est un souvenir que j’avais encore de mes lectures initiales, le romancier a un don pour nous faire découvrir progressivement un univers et des personnages, sans ensevelir son lecteur sous une masse d’informations à gérer. En contrepartie, il y a ce phénomène assez classique dans ce genre, où un faible nombre de personnages est toujours au bon endroit et au bon moment et se sort toujours de façon exceptionnelle face à toutes les difficultés. Cet univers semble vaste et en même temps, on se contente d’une grosse dizaine de personnages importants et ils sont peut-être un petit trop souvent liés entre eux.

Malgré tout, j’ai terminé Voile vers Sarance en ayant envie d’en lire plus et j’ai commandé Le Seigneur des Empereurs dans la foulée. J’ai bien repéré quelques défauts pendant ma lecture — outre certaines ficelles un peu grosses, je peux aussi évoquer la vision tellement masculine et hétérosexuelle des relations personnelles, c’est ridicule —, mais je dois aussi reconnaître que j’ai lu le roman facilement et rapidement. À cet égard, le contrat est parfaitement rempli pour l’auteur.

Informations

Saga : La Mosaïque de Sarance

  • Auteur :
  • Guy Gavriel Kay

Éditeur : L'Atalante

Année : 2020

Nationalité : Canada

Pages : 592