Le Seigneur des Empereurs, Guy Gavriel Kay

Le Seigneur des Empereurs, Guy Gavriel Kay

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Après Voile vers Sarance, le second volet de La mosaïque sarantine se déroule presque entièrement au cœur de l’empire Byzantin réinventé par Guy Gabriel Kay, dans la ville de Sarance. Le Seigneur des Empereurs suit le mosaïste Crispin, mais le côté choral ressort encore davantage dans cette suite qui ajoute encore plusieurs personnages clés, dont un personnage bassanien, équivalent à notre Turquie. Cela foisonne et la virtuosité du romancier canadien permet de faire évoluer tous ces personnages au grès d’une histoire les réunit tous. C’est une qualité et aussi un défaut, que j’ai trouvé encore renforcé dans cette suite : il y a beaucoup de personnages, certes, mais ils sont tous essentiels dans l’histoire racontée et à chaque événement clé, on retrouve toujours les mêmes. Ça m’avait un petit peu gêné dans le premier roman, ici c’en était même presque agaçant, du moins si prévisible que tout espoir de suspense est annihilé.

Cela posé, il faut reconnaître que l’univers reconstitué par le romancier est plaisant à suivre. Même si tout est fictif, c’est basé sur des recherches solides sur l’Empire Byzantin et sans parler d’œuvre éducative, Le Seigneur des Empereurs permet au spectateur de se plonger dans une autre époque. Quitte à affronter des comportements en décalage avec notre époque, forcément : la polygamie et le traitement des femmes, en particulier, mais j’ai été surtout gêné par le personnage de Bossonus, un sénateur qui préfère les hommes. Je comprends bien que l’auteur adopte le point de vue des contemporains, mais j’ai trouvé le roman bien trop insistant sur ce qui est considéré comme un goût exotique et moqué régulièrement. Je me demande si c’était bien nécessaire d’insister aussi lourdement, mais ‌Guy Gavriel Kay n’est de toute manière pas le meilleur quand il s’agit de parler de relations personnelles et surtout amoureuses. Il s’en sort mieux pour parler de l’histoire avec une majuscule, moins pour les récits individuels qui manquent de naturel et peinent un petit peu à convaincre. Reste que cette grande histoire est parfaitement maîtrisée et c’est elle qui m’a incité d’aller jusqu’au bout des 600 pages de ce second roman, sans regretter d’ailleurs ma lecture.

Informations

Saga : La Mosaïque de Sarance

  • Auteur :
  • Guy Gavriel Kay

Éditeur : L'Atalante

Année : 2021

Nationalité : Canada

Pages : 608