Mad Max, au-delà de la radicalité, Nico Prat, Manouk Borzakian, Alexandre Mathis, Élise Lépine et Erwan Desbois

Mad Max, au-delà de la radicalité, Nico Prat, Manouk Borzakian, Alexandre Mathis, Élise Lépine et Erwan Desbois

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Ouvrage collectif, Mad Max, au-delà de la radicalité se penche sur la saga créée par George Miller. En attendant le cinquième volet, cet essai publié par les éditions Playlist Society analyse chaque film chronologiquement, et avec un auteur différent à chaque fois. Ce qui n’enlève rien à la cohérence de l’ensemble, né suite à l’enregistrement d’un podcast sur le même sujet et avec les mêmes intervenants. Le résultat est une analyse captivante, qui met bien en perspective chaque film par rapport à son époque et son créateur et qui n’évite pas les sujets qui fâchent.

J’ai découvert la saga sur le tard, juste avant de regarder le quatrième volet, Mad Max: Fury Road qui reste pratiquement dans une catégorie à part. Trente-six ans auparavant, quand George Miller commence à tourner le premier Mad Max, il est un ambulancier australien inconnu et sans budget. Mad Max, au-delà de la radicalité restaure bien ce concept et détaille pourquoi le volet inaugural est aussi dépouillé. Rétrospectivement, on peut saluer cette radicalité qui a donné une signature à la saga et à tant d’autres films qui ont repris cette ambiance de fin du monde. Mais c’était surtout que le cinéaste a composé avec le manque de moyens et a été contraint à faire avec ce qu’il avait. Au fil du temps et le succès aidant, la saga gagne en moyens, le deuxième épisode est ainsi plus riche en termes de personnages et de décors, mais toujours dans la lignée du précédent. Le troisième se perd néanmoins, pas tant à cause de ces moyens abondants d’ailleurs, les auteurs évoquent les problèmes personnels de George Miller pour expliquer le tournage compliqué de ce volet et surtout la pause de trente ans qui suit. La preuve d’ailleurs que la saga ne souffre pas de moyens conséquents, le quatrième film est le plus cher de tous, mais c’est aussi le plus radical en n’étant constitué que d’une course-poursuite.

Comme pour tous les ouvrages publiés par Playlist Society, j’en suis ressorti en ayant appris beaucoup, alors même que j’ai vu tous les films évoqués cette fois. Mad Max, au-delà de la radicalité est notamment utile pour tisser des liens d’un film à l’autre, par exemple sur la représentation de l’homosexualité et des femmes qui est très problématique dans les trois premiers films. Autre idée intéressante, la place des animaux dans le quatrième volet, qui lie le travail de George Miller sur les deux Babe et sur Happy Feet pendant l’interruption des Mad Max. Autant d’idées qui demandent un recul que l’on n’a pas nécessairement lorsque l’on regarde chaque long-métrage un à un.

Informations

  • Auteurs :
  • Alexandre Mathis
  • Manouk Borzakian
  • Elise Lépine
  • Erwan Desbois
  • Nico Prat

Éditeur : Playlist Society

Année : 2022

Nationalité : France

Pages : 117