Fourth Wing, Rebecca Yarros

Fourth Wing, Rebecca Yarros

Publié le

C’est la première fois, je crois, que le lis un livre rendu populaire grâce à TikTok, on n’arrête pas le progrès. Quand Fourth Wing a atterri sur ma pile de lecture, je dois dire que la promesse d’une « romantasy », un mélange de romance et de fantasy qui est apparemment un genre qui existe, ne m’enchantait guère. Il faut savoir alterner les romans qui donnent la migraine avec des lectures plus faciles, alors j’ai décidé de donner une chance à l’ouvre de Rebecca Yarros, le premier d’une saga naturellement. Mes premiers pas dans l’univers n’ont pas été évidents, tant j’avais l’impression de lire une compilation de tout ce que l’heroïc-fantasy a pu offrir ces dernières décennies, une sorte de Harry Potter avec des dragons. Je suis toutefois allé au bout, parce que le style haletant donne envie de tourner les pages et parce que, même si l’intrigue manque d’originalité à mon goût, il y a suffisamment d’idées sympathiques pour que ne me sois jamais ennuyé. Je ne sais pas encore si je poursuivrai ma lecture, ni si la série évidemment en préparation méritera mon attention, mais ce roman court et facile à lire était divertissant.

Si vous n’avez pas lu Fourth Wing et que vous comptez garder la surprise, arrêtez ici votre lecture, parce que je compte bien divulgâcher. Le point de départ est très commun : dans un monde où les dragons et la magie existent, la narratrice Violet entre à l’école du coin pour devenir dragonnière, alors qu’elle s’était préparée toute sa vie pour devenir scribe. Sa générale de mère en a décidé ainsi et on est de ce fait sur le scénario de l’improbable qui se réalise pourtant. Le plus crédible serait que Violet meure comme tant d’autres étudiants lors du parcours de sélection particulièrement difficile, car il faut dire que la finalité est de convaincre un immense et dangereux dragon de voler sur lui et de le contrôler. J’ai trouvé l’idée assez intéressante : Basgiath est une sorte de Hogwarts où la majorité des élèves meurent avant la fin de la première année, une éducation tragique que tout le monde dans ce royaume veut malgré tout effectuer, en raison du statut des dragonniers. Le parcours de Violet est chaotique, la jeune fille est particulièrement fragile et ses os se cassent pour un rien, un handicap inspiré par la vie de l’autrice et qui est pour le coup une marque d’inclusion bienvenue. Le problème, c’est que Rebecca Yarros a un moteur principal et même assez unique pour faire avancer son intrigue : imaginez le moins crédible, et vous aurez deviné la suite.

J’ai très vite compris que le plus improbable survient toujours dans ce roman et ce, à toutes les échelles. Non seulement Violet ne meurt pas dès le départ, elle parvient même à s’en sortir brillamment et c’est le dragon le plus puissant qui la choisit. Ses pires ennemis ne sont pas aussi méchants qu’on le pense d’abord et d’ailleurs toute la géopolitique (si tant est que l’on puisse utilise ce terme ici) est bousculée au cours du roman. Une fois que l’on a compris ça, Fourth Wing devient un poil trop prévisible, ce qui n’empêche pas la narration d’être fluide et plaisante à suivre. La romancière opte pour un ton bien plus adulte, avec même quelques séquences de sexe explicites, enfin selon les standards américains du moins. J’ai apprécié l’effort d’inclusion avec des personnages LGBTQIA+, même s’ils restent secondaires et même si j’ai un doute sur la véritable motivation pour justifier leur présence. Bref, si on est loin du grand roman, j’ai passé un bon moment dans l’ensemble, c’est déjà ça.

Informations

  • Auteur :
  • Rebecca Yarros

Éditeur : Hugo Roman

Année : 2024

Nationalité : États-Unis

Pages : 400