Stray
Vous incarnez un chat errant qui tombe par accident dans une ville souterraine et doit retrouver son chemin vers le monde extérieur à travers une série d’explorations et d’enquêtes. Vous vous êtes arrêté à chat et vous avez été immédiatement convaincu ? Bienvenue au club. Depuis que j’ai découvert l’existence de Stray, je rêvais d’essayer ce jeu vidéo qui semblait conçu pour moi. Après une longue attente, il est enfin sorti sur le Mac et j’ai pu l’essayer. Après huit bonnes heures de jeu, je l’ai terminé et je dois dire que je n’ai pas été déçu… même si je ne m’attendais pas à être autant frustré en même temps.
L’émerveillement, c’est le mot que je retiendrais de mes premiers pas dans l’univers de Stray. Si le félin que vous incarnez a quelques aspects physiques bizarres, liés certainement aux concessions technologiques nécessaires à notre époque, j’ai été bluffé par ses mouvements. Sans aller jusqu’au simulateur, le réalisme de l’animal est assez bluffant et on sent bien que les créateurs du jeu, français au passage, sont tous propriétaires de chats. J’ai adoré les petites touches si mignonnes, comme ces coussins où l’on peut faire dormir son héros, ces tapis que l’on peut gratter, ces objets que l’on peut faire tomber ou encore ces boîtes dans lesquelles on peut sauter et se cacher. Ce que j’ai trouve encore plus génial, c’est que ces bonnes idées ne sont pas simplement amusantes, elles sont exploitées par le gameplay. Gratter sert aussi à ouvrir des portes, faire tomber un objet peut attirer l’attention d’un personnage et se cacher dans une boîte peut devenir essentiel à un moment dans la progression. Par ailleurs, Stray a merveilleusement bien exploité les possibilités offertes par le choix d’une bête à quatre pattes. La progression ne se fait pas que horizontalement, il faut aussi lever la tête pour avancer en montant sur un élément, puis un autre et encore un. On peut aussi sauter facilement sur une rambarde ou bien emprunter un tuyau pour changer d’endroit. Le gameplay a été soigné et il est très bien pensé, avec une progression logique parfaitement maîtrisée.
Ajoutez à cela un univers visuellement sublime et une histoire étonnamment attachante. Que peut-on raconter avec un chat perdu dans une ville morte, où ne restent que des robots désœuvrés ? Eh bien étonnamment beaucoup. Stray raconte une histoire cohérente d’un bout à l’autre, qui ajoute réellement une dimension supplémentaire au jeu et qui m’a surpris par sa profondeur. Je ne m’attendais pas à la trouver aussi intéressante, pensant devoir me contenter d’une vague excuse pour jouer avec un chat, ce qui aurait été déjà tout à fait satisfaisant. À la place, c’est un récit assez poignant et surtout parfaitement maîtrisé qui est proposé, un véritable point fort. Même si mon Mac Studio s’est avéré aussi un petit peu juste sur le plan technique pour satisfaire pleinement les besoins du titre, j’ai été régulièrement émerveillé par l’univers graphique imaginé par le jeu. La ville que l’on découvre petit à petit est superbement rendue, les éclairages sont magistraux, les reflets dans les liquides sont magnifiques… non, vraiment, l’environnement m’a lui aussi bluffé.
Face à tant de points positifs, ce devrait être un succès absolu, sauf qu’il y a quelques défauts si pénibles que malgré mon amour pour le jeu, j’ai failli abandonner à plusieurs reprises. La version macOS se bloque régulièrement, un bug qui ne dépend a priori pas d’un Mac en particulier et qui semble général, un bug en tout cas particulièrement énervant quand il intervient en plein milieu d’une scène d’action. On en vient d’ailleurs à mon autre critique : autant j’ai adoré les parties exploratoires et les séquences typées aventure, où il faut aider d’autres personnages pour accéder aux objets qui permettront de débloquer la suite, autant les phases d’action m’ont ennuyé quand elles ne m’ont pas horripilé. Je ne suis pas un grand amateur des jeux de plateforme, où il faut être adroit et rapide. Stray essaie de basculer dans un tout autre gameplay de façon assez brutale et j’ai trouvé à chaque fois cela inutilement stressant et agaçant quand je devais répéter les mêmes séquences dix fois. À mon sens, l’histoire aurait été encore plus forte sans cet artifice, ou alors avec des mécaniques de jeu différentes pour s’en sortir. J’aurais préféré passer encore plus de temps à explorer les ruelles de la ville et échanger avec ses habitants.