Return to Monkey Island
Vous êtes à nouveau Guybrush Threepwood, pirate émérite ! Vingt-cinq ans après la sortie de The Curse of Monkey Island, plus personne n’attendait de suite pour la fameuse saga de jeux d’aventures lancée il y a plus de trente ans de cela avec The Secret of Monkey Island. Mais tout arrive, y compris un tout nouveau jeu — et non pas une énième « amélioration » graphique des originaux —, créé en outre par Ron Gilbert et Dave Grossman qui ont travaillé sur les premiers volets. Return to Monkey Island offre une nouvelle aventure pour le pirate ridicule et pour ses récits héroïques de loin, avec l’humour qui a fait tout le charme de la série. Après une brève introduction dans un parc d’attraction où des enfants jouent à reconstituer les premiers épisodes, vous incarnez à nouveau Guybrush et vous débarquez sur l’île de Mêlée pour une histoire qui vous fera croiser les pas de votre ennemi juré LeChuck, ainsi que ceux de votre chérie Elaine, mais également le vendeur de tout et rien Stan, le cartographe Wally, la gouverneure Carla et même ceux du crâne Murray (enfin, façon de parler).
Autant dire qu’avec un tel casting, il est préférable d’avoir un soupçon de nostalgie pour l’univers. Même si Return to Monkey Island n’est pas un remake et même si vous pouvez terminer ce nouveau jeu sans avoir jamais joué aux précédents épisodes, il regorge de références et de blagues qui ne fonctionnent que si vous aviez joué aux premiers jeux. Je dirais que le plaisir vient au grand minimum pour moitié de ces clins d’œil, car pour le reste, c’est un jeu d’aventures assez conventionnel et pas bien compliqué. Même en activant le mode difficile, ce que je recommande pour bénéficier de l’expérience complète, les énigmes ne sont jamais impossibles et surtout, il y a un mécanisme d’indices très bien pensé. À tout moment, vous pouvez ouvrir un livre dans votre inventaire et obtenir un indice pour vous aider à réaliser une tâche. Le premier est assez générique, mais vous pouvez demander des indices plus précis jusqu’à avoir la solution. Je ne me suis ainsi jamais trouvé bloqué trop longtemps, y compris des intrigues finales qui sont un petit peu plus complexes. Il faut avoir l’esprit aussi tordu que Ron Gilbert pour s’en sortir, mais avec un petit coup de pouce de temps en temps, vous devriez vous en sortir sans difficulté.
La contrepartie, c’est que le jeu n’est pas aussi long que je l’imaginais. Je l’ai terminé en dix heures, sans presser le rythme, mais sans perdre de temps non plus. Je m’attendais au départ à un petit peu plus, mais d’un autre côté, j’ai apprécié cette aventure et je ne suis pas sûr que l’étendre artificiellement était une bonne idée. Return to Monkey Island profite par ailleurs d’une réalisation impeccable, un sans faute tant visuel qu’audio, avec un mélange d’ancien et de nouveau. Les dialogues, avec un casting repris en grande partie à l’identique, dont Dominic Armato qui interprète le personnage principal, ainsi que la musique originale composée par la même équipe que pour The Secret of Monkey Island, forment une bande-son nostalgique à plein. Les graphismes quant à eux sont modernes et riches, avec de délicieux dessins à la main que l’on peut admirer pendant tout le parcours. Ajoutez à cela une solide implémentation du « point-and-clic » et vous obtenez un excellent jeu d’aventures.