RAILGRADE
Vous devez poser des rails pour relier des usines et fournir des villes ou d’autres usines en eau, électricité, charbon, plastique, verre, processeurs et bientôt fusées. RAILGRADE a tous les attributs du jeu de gestion, sous-rubrique ferroviaire et c’est évidemment ce qui m’a attiré lors de sa sortie sur Steam fin 2023. Comme ma bibliothèque était bien pleine, je n’ai pas lancé le jeu avant fin septembre toutefois et je dois bien avouer que le premier contact a été rude. J’ai d’abord lancé le mode bac à sable, sans réel objectif autre que de devenir immensément riche, c’est toujours l’objectif après tout de ces simulateurs de capitalisme, mais j’ai vite arrêté. Le titre créé par Minakata Dynamics me semblait à la fois obscur et simpliste, une étrange combinaison qui a bien failli me faire passer à côté. Motivé par l’envie de ne pas avoir dépensé des sous en vain, j’ai réessayé, cette fois en lançant la première mission de la campagne. Quarante heures plus tard, RAILGRADE s’est finalement imposé comme un excellent jeu de gestion, avec ses propres règles et un gameplay remarquablement équilibré. Comme quoi, il faut se méfier des premières impressions.
Si le genre vous intéresse, je vous recommanderai de commencer par la campagne, qui présente l’avantage de faire office de tutoriel géant. Les bases sont faciles pourtant, car ce sont toujours les mêmes : vous posez des rails en tenant compte du relief, vous ajoutez des gares près des mines, industries et autres villes, puis vous achetez des trains pour transporter du matériel d’un point A à un point B. Néanmoins, la complexité se niche dans les détails. Les règles du jeu sont en réalité assez différentes des classiques, comme Transport Fever 2 sur lequel j’avais passé pas mal d’heures récemment, sans parler de Transport Tycoon qui a en gros inventé le genre. Vous devez ici davantage vous concentrer sur peu de tâches et tout faire pour les optimiser, avec des objectifs qui peuvent être chiffrés en nombre d’unités, mais aussi en production moyenne, un défi nettement plus complexe et finalement intéressant. Il faut améliorer au maximum les sources de production, en leur apportant si possible des boosts. Il faut prévoir des voies de chemin de fer aussi directes et planes que possible, à défaut payer davantage pour des locomotives plus puissantes ou mieux adapter. Il faut des trains aussi longs que possibles sans pour autant les ralentir et plus important encore, il faut des gares suffisamment longues pour les remplir et vider immédiatement. Et comme cela ne suffit pas, il faut bientôt multiplier les gares en les entassant et prévoir un assemblage toujours plus complexe de rails pour alimenter le tout.
RAILGRADE s’est ainsi avéré nettement plus stressant que je l’avais imaginé, plus fun aussi. Je trouve que les développeurs ont trouvé le bon équilibre dans chaque mission, ainsi qu’une bonne diversité d’une mission à l’autre, en ajoutant des contraintes pour pimenter chaque partie. J’ai même enchaîné quelques missions secondaires qui sont des variations des principales, juste pour le plaisir d’améliorer mes techniques et d’atteindre les objectifs plus rapidement. J’ai parfois galéré à trouver le bon équilibre notamment financier — les missions les plus difficiles vous imposent de trouver de l’argent d’une manière ou d’une autre avant de pouvoir envisager d’avancer vers l’objectif —, sur d’autres parties cela devenait au contraire presque facile et quoi qu’il en soit, je me suis beaucoup amusé à remplir les paysages d’une toile d’araignée de rails. N’est-ce pas l’essentiel pour un jeu ? RAILGRADE n’est clairement pas un titre qui conviendra à tout le monde, mais si vous aimez la gestion et que vous cherchez une formule revisitée avec davantage de rythme, alors je ne peux que vous recommander d’essayer.