Firmament
Vous débutez dans un étrange univers steampunk sans trop savoir où vous en êtes et ce que vous devez faire. Vous découvrirez au fil du temps votre rôle de gardien et l’outil à votre disposition pour interagir avec les différents mondes auxquels vous aurez accès, mais le plus important à retenir est que vous êtes dans un jeu d’aventures plein d’énigmes à résoudre. Firmament est le dernier titre de Cyan Worlds, studio de développement qui s’est fait connaître dans les années 1990 pour le mythique Myst et qui perpétue cette ancienne tradition du jeu vidéo des mondes à explorer et déchiffrer. La technique a bien évolué en trois décennies et ce nouveau monde n’est plus constitué d’images statiques que l’on découvre une à une, c’est un environnement en 3D qui a été créé avec un moteur de jeu moderne. C’est d’ailleurs le visuel que l’on remarque d’abord et j’ai été bluffé par les environnements imaginés pour Firmament. Le premier monde où l’on débarque est un paysage de montagne et de glace et j’ai pris quelques minutes à l’explorer de loin, impressionné par la profondeur de champ et la beauté de l’ensemble.
Vous n’êtes pas là pour seulement regarder, bien sûr, il faut aussi résoudre des énigmes pour débloquer des étapes et avancer dans le monde. Contrairement au modèle traditionnel où l’on clique sur des éléments affichés à l’écran avec la souris, Firmament imagine un gameplay plus original où vous devez lancer une sorte de pavé sur des cibles prédéfinies pour interagir avec elles. C’est ainsi que les portes et vannes s’ouvrent, que les ascenseurs montent et descendent, que les chariots avancent et reculent. Toutes les interactions se font exclusivement par ce biais, avec des capacités qui augmentent au fil du jeu. Ce mode d’interaction a sans doute été imaginé pour la réalité virtuelle, prise en charge pour Firmament, et s’il fonctionne assez bien sur un ordinateur, il ressemble davantage à un gadget qu’à l’idée du siècle. Mais enfin, je m’y suis fait rapidement et je dois reconnaître que les développeurs ont exploité cette mécanique à plein, notamment vers la fin quand il faut enchaîner les cibles pour atteindre la bonne.
Le plus gros défaut à mes yeux de ce fonctionnement, c’est le côté lassant qui finit par émerger. Les équipes de Cyan Worlds ont essayé de proposer le maximum de diversité, mais les énigmes reposent toutes sur les mêmes principes de base, si bien que j’avais un petit peu l’impression de répéter les mêmes idées à travers toute la partie. Un sentiment renforcé par le fait que les trois mondes principaux impliquent la même séquence finale, ce qui devient répétitif. Cela dit, le plus gros défaut à mes yeux de Firmament, ce sont bien les bugs. J’ai été obligé d’interrompre ma partie une première fois, car je me suis retrouvé bloqué dans une énigme, sans aucune possibilité de m’en sortir. Une mise à jour plus tard, j’ai pu reprendre, mais on sent bien qu’il a manqué de temps de développement. J’imagine que la réalité virtuelle a pompé toutes les ressources, car on ne peut pas dire que l’histoire de fond fasse preuve d’une grande originalité et on est loin de la profondeur des Myst et Riven de ce côté. Ça ne m’a pas gêné outre-mesure, j’ai davantage été frustré par les énigmes pas toujours claires. C’était aussi parfois le cas dans ses prédécesseurs, mais Firmament reposant sur une seule mécanique principale, la frustration se répète à plusieurs reprises et j’ai failli abandonner plus d’une fois.
Néanmoins, j’ai été jusqu’au bout et après un petit peu moins de 13 heures de jeu, j’ai terminé Firmament. En tant que fan du travail original de Cyan Worlds, j’ai dans l’ensemble apprécié ce nouveau titre, mais je ne sais pas si je le recommanderais à n’importe qui. Peut-être quand tous les bugs auront été corrigés, même s’il restera encore ce sentiment de frustration face à des énigmes pas toujours bien conçues.