Death Stranding
Vous incarnez Sam Porter, une sorte de livreur dans un univers post-apocalyptique où un cataclysme a tué la majorité de la population et où d’étranges créatures entre la vie et la mort viennent menacer les derniers survivants. Death Stranding pourrait ressembler à un énième jeu d’action sans âme, s’il n’était pas l’œuvre de Hideo Kojima. Le travail du Japonais me fascinait depuis ma lecture de Hideo Kojima, aux frontières du jeu et la sortie de son dernier opus m’a donné envie d’en savoir plus. Je ne savais pas à quoi m’attendre exactement, même si je savais que ce jeu vidéo était difficile à classer, une expérience complète dans un univers d’une richesse incroyable. Les débuts étaient prometteurs et j’ai beaucoup aimé l’ambiance, les graphismes somptueux et la découverte progressive des mécaniques de jeu, même si les nombreuses cinématiques impossibles à couper — on peut arrêter le jeu, mais pas sauvegarder au milieu des cinématiques — m’agaçaient un petit peu. Malgré tout, j’ai persévéré et je pensais sincèrement que le jeu allait me plaire, une sorte de film interactif qui me rappelait aussi les jeux d’aventure, un de mes genres préférés.
Après 20 ou 30 heures de jeu, j’ai finalement accepté que Death Stranding n’était pas pour moi. C’est en partie de ma faute : j’ai du mal avec les contrôles hérités de la console et surtout j’ai fait de mauvais choix qui m’empêchent de remplir mes objectifs au point où recommencer à zéro semble être la seule option. C’est aussi en grande partie de la faute de cette mécanique de jeu que je trouve artificielle, où le joueur n’a qu’une sauvegarde à la fois et où il ne peut même pas sauvegarder à tout moment. Cela augmente la tension et peut-être que certains apprécient cela. Pour ma part, je trouve que c’est inutilement stressant et cela m’empêche de profiter de l’univers et de l’histoire qui semblait pourtant si originale et qui m’intéressait. Si les cinématiques sont nombreuses, elles sont aussi bien menées malgré le côté vallée dérangeante de ces personnages interprétés par des acteurs connus. J’étais curieux de voir où Hideo Kojima allait me mener, sauf que je n’ai pas envie de tout reprendre juste parce que j’ai bêtement laissé ma moto à l’autre bout de la carte et que ma dernière sauvegarde ne me permet pas de reprendre suffisamment longtemps avant les ennuis en pagaille.
Je dois aussi admettre que la dystopie est peut-être un poil trop efficace pour le bien de ma santé mentale. Le désespoir de Death Stranding est aussi palpable que plombant avec un travail remarquable tant sur les décors pluvieux, que l’aspect des BT ou encore l’insertion toujours si parfaite des titres de Low Roar. C’est poignant, peut-être un petit peu trop pour moi en ce moment. Bref, c’est ainsi : j’aurais adoré adorer Death Stranding, mais ce jeu n’est pas pour moi. En tout cas, pas aujourd’hui.