The Whale, Darren Aronofsky
The Whale est adapté d’une pièce de théâtre et cela se voit. Darren Aronofsky n’essaie même pas de le cacher, sa version est un huis clos qui se déroule entièrement entre les quatre murs de l’appartement du personnage principal, avec une ou deux sorties seulement sur le pallier. Ce n’est pas gênant en soi et le théâtre filmé peut donner d’excellents résultats. L’intrigue le justifie par le choix d’un point de vue exclusif, celui de Charlie, obèse morbide qui vit reclus dans son appartement en attendant dans sa mort. On reste avec lui dans les lieux et quelques personnages viennent le voir régulièrement, une infirmière, la fille qu’il a abandonné huit ans plus tôt ou encore un missionnaire qui espère sauver son âme. L’ensemble tient peut-être la route sur le plan logique, j’ai trouvé le dispositif assez artificiel ou en tout cas particulièrement visible.
Il faut dire que la subtilité n’est pas ce qui caractérise le mieux The Whale. Non pas que ce soit obligatoire évidemment et c’est un choix que j’imagine assumé de la part du réalisateur. À mon goût, l’ensemble manquait quand même un petit peu de finesse, sans mauvais jeu de mot. Certes, le jeu de Brendan Fraser est impressionnant et les prothèses pour le faire grossir le sont encore plus. Les autres acteurs sont aussi tous convaincants : Hong Chau est très bien dans le rôle de l’infirmière, même si je retiendrais surtout Sadie Sink, impeccable en adolescente tendance psychopathe. Plus que le casting, c’est l’histoire qui est assez grossière avec ses rappels constants de Moby Dick (la baleine du titre, le personnage principal, subtil) et le dévoilement progressif avec de gros sabots n’aide pas vraiment. La morale finale sur l’empathie et l’importance de la sincérité était de la même façon assez simpliste. Au bout du compte, The Whale m’a laissé assez indifférent alors que j’ai lancé le film avec l’espoir d’une œuvre forte et touchante.