Wallace et Gromit : La Palme de la vengeance, Nick Park et Merlin Crossingham

Wallace et Gromit : La Palme de la vengeance, Nick Park et Merlin Crossingham

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Ce n’est que le deuxième long-métrage et seulement le sixième film de Wallace et Gromit. Les deux personnages de pâte à modeler créés à la fin des années 1980 ont pourtant eu un impact culturel qui semble bien plus important. En tout cas, j’ai grandi avec les films d’animation des débuts et même si le passage en grand format n’a pas été une grande réussite auparavant, j’étais très curieux de découvrir Wallace et Gromit : La Palme de la vengeance sur Netflix. La présence de Nick Park, créateur des personnages, avait de quoi rassurer et de fait, ce n’est pas une version édulcorée pour jouer sur une gloire du passé. Bien au contraire, tout le savoir faire des studios Aardman a été sollicité pour créer une excellente histoire, qui rappelle les débuts tout en portant un message étonnamment politique. Une véritable réussite, une pépite à ne pas rater.

L’affiliation entre ce nouveau film et ceux d’il y a une trentaine d’années est évidente et rappelée à de multiples niveaux. Déjà, le grand méchant est Feathers McGraw, le voleur dans ‌Un mauvais pantalon et ce n’est pas qu’un clin d’œil pour les fans, il est au cœur de l’intrigue autour du même diamant volé toutes ces années auparavant. Le nouveau scénario respecte jusqu’à la chronologie interne, en se déroulant à peu près autant de temps qu’il s’est écoulé entre les deux films, une petite touche supplémentaire qui montre que Wallace et Gromit : La Palme de la vengeance se construit sur l’héritage du passé. Je pourrais lister longtemps toutes les références et clins d’œil, à la fois à d’autres œuvres et au travail du studio, mais vous avez compris l’idée.

Cette construction sur le passé n’en fait pas un long-métrage passéiste pour autant. Bien au contraire, Nick Park et Merlin Crossingham optent pour un traitement étonnamment moderne, avec une critique bien sentie et parfaitement menée de la vague des IA qui nous a envahie. Le cœur de leur histoire est ce robot prévu pour automatiser toutes les tâches supposées pénibles du quotidien, ignorant la possibilité qu’on les réalise pas plaisir. La séquence du jardin est assez jouissive, avec un magnifique jardin soigneusement entretenu par Gromit qui en a fait son havre de paix, transformé en une horreur de jardin à la française où rien ne dépasse. Quand le robot devient maléfique, un thème classique bien sûr, il trompe l’attention des humains avec une bonne dose de confort et de praticité, avant de détruire tout sur son passage. J’étais impressionné en regardant le film à quel point les scénaristes ont su filer la métaphore et multiplier les références et critiques envers notre monde. Wallace et Gromit : La Palme de la vengeance a beau se dérouler dans une Angleterre fantasmée des années 1970, il déploie une histoire contemporaine et critique. Tout en étant aussi une œuvre qui peut parler aux plus jeunes : chapeau, Aardman Animations.

Informations

Titre original : Wallace & Gromit: Vengeance Most Fowl

Année : 2024

  • Nationalité :
  • Royaume-Uni
  • Genres :
  • Animation
  • Comédie
  • Familial
  • Aventure

Durée : 1h19