Vice-versa 2, Kelsey Mann
Le premier film était une excellente surprise et j’étais fort curieux de découvrir cette suite, d’autant que son immense succès m’a plutôt surpris. Si les suites sont rarement aussi bonnes, Pixar a déjà prouvé qu’il pouvait maintenir le niveau et c’est pourquoi j’étais assez confiant en commençant Vice-versa 2, malgré le nouveau réalisateur. Bilan après une bonne heure et demie : l’effet de surprise du volet original n’est plus là, forcément, mais cela ne veut pas dire que cette suite est mauvaise pour autant. Restant sur la même ligne, elle parvient à introduire suffisamment de nouveaux éléments pour ne pas tomber dans la répétition. Les scénaristes ont opté pour une idée assez évidente en s’attaquant à l’adolescence et à la puberté, ce qui passe par l’introduction de nouvelles émotions qui viennent perturber la vie de Riley et évidemment les équilibres dans son cerveau. Vice-versa 2 excelle encore une fois à représenter des idées complexes de manière imagée et à cet égard, le long-métrage est aussi bon que son prédécesseur. J’ai beaucoup aimé la représentation de l’anxiété et son rôle délicat dans le quotidien de la jeune fille. Il aurait été facile de traiter l’émotion de manière uniquement négative, mais Pixar a trouvé la bonne façon de la présenter, avec finesse et beaucoup de subtilité.
Je pourrais faire la fine bouche, regretter la part croissante du monde extérieur alors que Vice-versa avait réussi à maximiser les séquences dans le cerveau ou regretter une fin prévisible dès la première séquence. Qu’importe, Kelsey Mann parvient à étendre l’idée géniale du premier film, sans la dénaturer et en l’ouvrant à de nouveaux horizons. Face à l’immense succès de cette suite, on imagine sans peine que Pixar souhaite lancer l’idée d’un Vice-versa 3. Si je suis un peu sceptique, même si un troisième film n’est pas nécessairement mauvais, l’idée d’ajouter de nouvelles émotions, autour des sentiments amoureux par exemple, est assez évidente et pourrait mener à une deuxième suite réussie. En attendant, le succès de ce film n’est pas usurpé et il mérite indéniablement le détour.